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À partir de l’exemple de l’éducateur sportif, une étude publiée dans la revue Formation Emploi montre la montée en puissance des « compétences d’innovation ». L’occasion de s’intéresser aux nouvelles attentes des employeurs.
Pour les chercheurs Denis Bernardeau-Moreau et Matthieu Delalandre, les compétences d’innovation témoignent de la capacité des acteurs à trouver des solutions à des problèmes nouveaux. Or, comme d’autres secteurs, le monde du sport fait face à de « profondes mutations économiques et sociales » qui requièrent des professionnels une capacité d’adaptation et un changement de posture : « les compétences technico-sportives ne suffisent plus […], s’y ajoutent désormais des compétences gestionnaires, mais aussi d’innovation ».
De l’imitation à l’innovation
Dans leur étude, les auteurs s’intéressent à la fois aux compétences prescrites par les référentiels et à celles réellement attendues par les salariés et les employeurs. À partir de l’exemple de l’évolution du diplôme de maître-nageur-sauveteur, ils soulignent le développement des compétences d’innovation, en complément des compétences d’imitation et de transposition.
Là où ces dernières visent à reproduire des actions à l’identique et à gérer des situations imprévues mais analogues, les compétences d’innovation ont elle pour objet de « faire face à des situations nouvelles et inédites, en puisant dans un patrimoine de connaissances et en recomposant, à partir d’elles, les éléments nécessaires à la production d’une solution adaptée ». Ce sont celles qui vont permettre de « renouveler le champ des activités, créer des nouveaux services, diversifier les prestations et répondre à un consommateur friand de nouveautés ».
Promoteur et développeur
Par l’innovation, le professionnel n’est plus seulement l’expert de sa discipline, mais en devient le promoteur et le développeur. C’est cette capacité à « repenser les pratiques professionnelles » qui est particulièrement recherchée par les employeurs. Les auteurs le soulignent, les compétences d’innovation ont partie liée à la polyvalence. Il s’agit de « pouvoir assurer une diversité de tâches combinant le face-à-face pédagogique, les tâches administratives ou encore la communication ».
Au-delà de la compétence technique au sens académique du terme, une dimension essentielle de l’innovation est qu’elle requiert véritablement un changement de posture. En ce sens, elle peut s’entendre comme une « capacité à (volonté de) proposer des choses nouvelles, non prévues initialement au moment de l’embauche ».
La valorisation des compétences d’innovation : l’exemple de l’éducateur sportif, par D. Bernardeau-Moreau et M. Delalandre, Revue française de sciences sociales, Formation Emploi n° 145 1/2019, pp. 79-99, avril 2019 : site du Céreq
Par Nicolas Deguerry (Centre inffo pour Défi métiers)
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