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L'Institut régional du sport d’Ile-de-France publie les résultats d'une enquête sur les modalités de fonctionnement des associations sportives en matière de ressources humaines.
Face au peu d'informations disponibles sur les modalités de fonctionnement des clubs sportifs, l'Institut régional du sport d’Ile-de-France (IRDS) a réalisé une enquête directe auprès de 1 146 structures franciliennes et publié les résultats sur les ressources humaines dans un dossier dédié.
Les activités sportives en club mobilisent un important encadrement dans l’administration, la gestion du club ou l’animation des activités sportives (entraînement, accueil, etc.). L’ensemble de ces fonctions est majoritairement assuré par des bénévoles : 20 bénévoles en moyenne dans les clubs unisports et sections de clubs, 105 en moyenne dans les clubs omnisports. Autre constat mis en avant par l’enquête : les besoins en bénévoles sont aussi importants dans les clubs employeurs que dans les clubs sans salariés et ce, pour les fonctions administratives, de gestion et de direction.
Néanmoins, la frontière entre salariat et bénévolat n’est pas facile à tracer. Ceci s'explique par la « professionnalisation » des bénévoles et le fait que de nombreux salariés ont un passé dans le club qui les emploie (en tant que pratiquants ou bénévoles) et continuent souvent, une fois salariés, à avoir un engagement au-delà de leur contrat de travail. Les entretiens qualitatifs mettent d'ailleurs en avant des pratiques d’indemnisation des bénévoles ou de rémunération des salariés sanctionnées par un redressement de l’Urssaf.
D’après l’IRDS, les associations sportives se situent aujourd’hui à un tournant de leur fonctionnement. Depuis une dizaine d’années, un mouvement de professionnalisation est engagé afin que, d’une part, les bénévoles, notamment réguliers, puissent acquérir des compétences de plus en plus pointues et d’autre part, que des ressources salariées soient déployées à certains postes clés. Mais ce mouvement se réalise « sans pour autant que les modes de fonctionnement aient été réellement adaptés en conséquence ».
De plus, des obstacles à la professionnalisation du secteur ont été identifiés : formations chronophages pour les dirigeants bénévoles (seuls 5 % des dirigeants sont rémunérés), obligation de faire appel à des éducateurs diplômés, difficultés à manier le statut d’auto-entrepreneur en plein essor dans le sport, mauvaise appréhension des dispositifs d’aides à l’emploi, coût de l’emploi ou éparpillement du temps de travail (88 % des emplois sont à temps partiel), etc. Selon l’IRDS, la solution passe notamment par la poursuite du recours à l’emploi, la mutualisation des moyens entre clubs, ou encore une meilleure utilisation des outils et dispositifs existants. Mais en période de raréfaction des financements publics, « l’emploi au sein des clubs pourrait être fragilisé » souligne l'enquête. Les bénévoles sont donc plus que jamais indispensables pour encore une longue période.
Consulter l'enquête de l'IRDS
Dominique Sombart-Ryan