© Fotolia
La situation vis-à-vis de l’emploi des bénéficiaires de minima sociaux (partie « socle » du Revenu de solidarité active, Allocation aux adultes handicapés, Allocation de solidarité spécifique) est très hétérogène.
Au 31 décembre 2013, 14 % des bénéficiaires de minima sociaux ont un emploi salarié. Parmi eux, deux sur cinq sont en Contrat à durée indéterminée (CDI) et 8 % bénéficient d’un emploi aidé. Les salariés percevant l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) travaillent, pour deux tiers d’entre eux, à temps complet, principalement dans les Etablissements et services d’aide par le travail (Esat).
À l’inverse, seul un tiers des salariés bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) socle et de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) travaillent à temps complet : 40 % des hommes et 30 % des femmes. 3 % des femmes sont par ailleurs salariées à domicile et sont rémunérées à la tâche, cette situation étant extrêmement rare pour les hommes. Le rapport s’inverse pour les bénéficiaires de l’AAH, 20 % des hommes ayant un emploi salarié contre 16 % des femmes. En Esat, 61 % des salariés allocataires de l’AAH sont des hommes.
Pour l’ASS comme pour le RSA socle, le taux d’emploi salarié des femmes est plus élevé que celui des hommes (respectivement 16 % contre 9 %, et 14 % contre 10 %). En particulier, les femmes isolées (avec ou sans personne à charge) bénéficiaires du RSA socle non majoré sont surreprésentées parmi les bénéficiaires de ce minimum qui occupent un emploi : 17 % d’entre elles ont un emploi salarié contre 9 % des hommes isolés.
Du fait notamment de la forte part des ouvriers et des employés (90 % au total) parmi les bénéficiaires de minima sociaux salariés, le salaire horaire médian des bénéficiaires de minima sociaux salariés en milieu ordinaire est inférieur de près de 3 € à celui de l’ensemble des salariés (8 € contre 11 € net par heure).
Les salariés bénéficiaires du RSA socle et de l’ASS sont surreprésentés parmi les salariés de particuliers employeurs et des associations. En revanche, ils exercent moins souvent dans la fonction publique (8 %) et sont sous-représentés dans l’industrie (3 % y exercent, alors que ce secteur représente 13 % de l’ensemble des emplois salariés). Ils sont ainsi plus souvent salariés en tant que personnels domestiques (respectivement 12 % et 11 %) ou dans le secteur de la santé et de l’action sociale (10 %).
Pour en savoir plus, télécharger Etudes&Résultats, Drees, N°0994, février 2017
Emmanuelle Vignerot