© Fotolia
L’enquête Defis montre que l'entretien professionnel constitue une voie d'accès au CPF et permet notamment de toucher les salariés qui connaissent le moins ce dispositif.
Les résultats de la deuxième vague de l’enquête Defis (Dispositif d’enquêtes sur les formations et les itinéraires des salariés) portant sur l’impact de l’entretien professionnel, devenu une obligation biennale pour les entreprises depuis la loi du 5 mars 2014, sur le parcours professionnel des salariés, viennent d'être publiés.
Plus enclins à se former
En 2016, 55 % des salariés interrogés déclaraient avoir participé à un entretien professionnel. Ces derniers se montrent plus enclins à se former (+ 10 points), prendre davantage de responsabilités (+ 12 points) et à faire évoluer le contenu de leur activité dans les cinq ans (+ 15 points). L’entretien professionnel semble donc répondre à son objectif et s’imposer comme un outil d’accompagnement et un levier de développement professionnel efficaces.
Copilotée par le Conseil national d’évaluations de la formation professionnelle (CNEFP) et le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), cette enquête statistique s’attache à mesurer le déploiement et les résultats des nouveaux dispositifs introduits par le législateur.
Information sur le CPF
Elle a pu ainsi mettre en lumière le rôle de l’entretien professionnel dans la démocratisation du Compte personnel de formation (CPF). Ainsi, moins d’un tiers (27 %) des salariés qui ont participé à un entretien professionnel ne connaissent pas le CPF, alors que la proportion atteint 45 % chez ceux qui n’ont pas été reçus.
À noter, cependant, la persistance de certaines inégalités. L’enquête montre, en effet, que l’accès à l’entretien professionnel diffère selon les catégories socio-professionnelles. Moins de la moitié des ouvriers et des employés ont été reçus en entretien contre 73 % des cadres. Or, l’ignorance de l’existence du CPF concerne davantage les non-diplômés (53 %) et les titulaires d’un CAP-BEP (56 %) que les diplômés de l’enseignement supérieur qui sont largement (70 %) informés sur ce nouveau dispositif.
L’entretien professionnel facilite l’accès à l’information et à la formation et pourrait, en se généralisant, réduire ces inégalités et jouer un rôle-clé dans la sécurisation des parcours professionnels des salariés.
Fin 2018, le CNEFP publiera les résultats d’une étude qualitative sur le Conseil en évolution professionnelle menée par deux groupes de chercheurs.
Catherine Trocquemé (Centre inffo pour Défi métiers)
Tags : entretien professionnel | CPF | enquete Defis