L’engagement international, une étape dans l’insertion professionnelle des jeunes

05 Octobre 2018

© Fotolia L'Union nationale des Missions locales (UNML) et l’association France Volontaires présentent les résultats de l’opération « Ambassadeurs ».

Démocratiser l’expérience d’une mobilité internationale pour les jeunes. C’est l’objectif du projet pilote mené pendant trois ans par l’Union nationale des Missions locales (UNML) et l’association France Volontaires, qui viennent de présenter les résultats de l’opération « Ambassadeurs ». Près de 100 jeunes suivis par des Missions locales ont pu partir dans le cadre d’un service civique international. Une expérimentation destinée à être pérennisée.

L’international pour tous

98 jeunes de 15 Missions locales ont pu partir dans le cadre d’un service civique international entre 2016 et 2018. « Le contrat dure environ huit mois, avec une phase de préparation à la mobilité en France, une mission de quatre à cinq mois que nous avons sélectionnée dans un pays partenaire, puis une période de restitution au retour, auprès d’associations, d’élus, d’entreprises », détaille Pierre Soëtard, directeur du pôle programmes de France Volontaires. Le travail commun entre les deux associations depuis 2015 part du constat que la mobilité internationale n’était, dans les faits, pas ouverte à tous : deux tiers des jeunes qui partent dans le cadre d’un volontariat de solidarité internationale ont un niveau Bac + 5 et plus, et le service civique international est plus investi par un public diplômé que le service civique national. Les premières conclusions sont positives. « Le rôle d’une mission locale est d’accompagner les jeunes vers l’emploi et l’autonomie, et l’engagement citoyen international concourt à valoriser leurs compétences et à en acquérir de nouvelles, aussi bien au niveau des savoir-faire que des savoir-être. Les résultats montrent que les trois-quarts des jeunes qui étaient en recherche d’emploi avant de partir, ne sont plus que 14 % aujourd’hui », souligne Serge Kroichvili, délégué général de l’UNML.

Long terme

Les jeunes participants se sont engagés à leur retour dans une formation, un nouveau projet professionnel ou ont retrouvé un emploi. Ils ont été choisis sur leur envie de partir à l’international et la phase de préparation était une étape importante pour la réussite du projet. Elle comprenait parfois de courts stages en France dans des centres d’accueil pour des personnes en difficulté, des ateliers avec des professionnels d’ONG, des premiers échanges en visio-conférence avec les structures d’accueil dans les différents pays. Si tous les acteurs sont convaincus des effets bénéfiques d’une telle expérience pour une réinsertion sociale et professionnelle, les partenaires insistent aussi sur les qualités acquises par les jeunes dans une perspective de long terme. « Les premières expériences d’engagement permettent aux jeunes de se construire avec cette valeur tout au long de leur vie, de porter leur engagement sur des enjeux globaux, des problèmes de société », relève Pierre Soëtard. Le projet a également un volet de réciprocité et huit jeunes des pays partenaires ont été accueillis à leur tour par les Missions locales. La possibilité de partir en service civique international sera étendue en 2019 à toutes les Missions locales du territoire.

Coralie Donas (Centre Inffo pour Défi métiers)

 

Tags : mission locale | service civique | jeune | international