© Adobe Stock
Les conseillers et assistantes en VAE ont réfléchi, avec l’appui de l’Aract Ile-de-France, sur la transformation de leurs pratiques par le télétravail, lors d’une journée de professionnalisation organisée par Défi métiers le 10 juin dernier.
La Région Ile-de-France met à disposition de tous les Franciliens, quel que soit leur statut, des centres conseil en Validation des acquis de l’expérience (VAE) dans chaque département (cartographie des structures franciliennes), en charge d’informer et de conseiller les personnes sur ce dispositif (menant à la certification).
Afin de maintenir et renforcer la qualité du service, quatorze journées de professionnalisation sont donc proposées, par an, aux conseiller(ère)s et assistant(e)s VAE. Elles permettent aux participants d'échanger entre pairs et de rencontrer des acteurs phares de ce dispositif (certificateurs, financeurs, universitaires, etc). La Région a confié à Défi métiers, le Carif-Oref francilien, le soin de les organiser et de les animer.
« La période de confinement a percuté les organisations, les pratiques, ainsi que les conditions de travail. Les collectifs se sont effrités, les managers de proximité ont été fortement mobilisés, etc. », constate Laurence Schaap de l’Association régionale pour l’amélioration des conditions de travail (Aract) Ile-de-France, mobilisée auprès des TPE et PME dans le cadre du dispositif d’appui aux entreprises, « Objectif Reprise ».
Avant de proposer une réflexion collective sur « ce qui a bien fonctionné et pourrait être adopté à l’avenir », elle présente quelques éléments issus d’une première consultation sur le télétravail, réalisée courant 2020 par l’Agence d’amélioration des conditions de travail (Anact) : « le télétravail, ça s’organise, ça s’anime et ça s’apprend » ; autrement dit il y a nécessité d’en discuter avant de l’adopter, de l’encadrer et d’en sécuriser les pratiques. Cinq dimensions sont à considérer le concernant :
- les espaces et lieux de travail ;
- l’articulation des temps professionnels et personnels ;
- les outils numériques et leurs usages ;
- le management et la régulation de la charge de travail ;
- le collectif et la cohésion d’équipe
Les premiers enseignements de cette période de confinements successifs et de télétravail généralisé subi, confirment la tendance à l’intégration/pérennisation du télétravail autour de 2 à 3 jours par semaine dans les entreprises, l’émergence de nouvelles formes d’organisations plus décentralisées, plus flexibles (organisations hybrides) et le développement de nouvelles façons de travailler (ex : accueil du public et conseil à distance pour les conseillers VAE). Ils montrent également que le rapport au travail, les relations managériales ainsi que le rôle du manageur lui-même évoluent et continueront d’évoluer, considérant, par exemple, la difficulté à réguler la charge de travail, à maintenir la cohésion d’équipe, à être à l’écoute des signaux faibles pour réduire le risque des effets négatifs que peuvent avoir ces nouvelles formes organisationnelles sur la santé.
Pour la construction d’un télétravail post-crise concerté et durable qu’il faudra articuler avec les questions du temps de travail, de la Qualité de vie au travail (QVT), de la santé et prévention des risques, du droit à la déconnexion, de l’égalité professionnelle, etc. ; les relations sociales ont d’ores et déjà un rôle prééminent à jouer.
L’analyse de l’impact du télétravail suppose qu’il puisse être mis en place, considérant l’activité du travailleur (ex : agents d’entretien, laborantins, etc.) mais aussi sa situation (espace disponible, occupation par d’autres personnes de la famille, qualité de connexion, etc.). L’accès possible au télétravail deviendra-t-il une caractéristique d’un métier, d’une fonction voire une condition d’embauche pour une personne ?
Françoise Lemaire
Tags : Aract Ile-de-France | Anact | télétravail | VAE | Défi métiers