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Pour sa 23ème édition, la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (18 au 24 novembre 2019) mettra en avant trois thèmes désormais récurrents : les femmes, les handicaps invisibles et l’alternance.
« L’apprentissage est notre fer de lance. C’est au travers de la mise en situation professionnelle que nous changerons la donne. » Voilà ce qu’a déclaré mardi 5 novembre la secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, à la conférence de lancement de la traditionnelle campagne de communication autour de l’emploi des personnes handicapées. Elle est organisée par Ladapt, l’Agefiph (Association de gestion des fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) et son pendant pour le secteur public, le FIPHFP.
Accessibilité aux contenus pédagogiques
La loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a, en la matière, notamment instauré l’obligation, pour chaque Centre de formation des apprentis, de désigner un référent handicap. Un groupe de travail national planche sur le référentiel de ses missions et compétences. À coup sûr, l’on sait déjà que ce sera à lui de mettre en œuvre une politique d’accueil favorable au sein de son institution.
Les mesures pour l’améliorer sont multiples. Outre le travail sur l’accessibilité du bâti, peut-être plus encore, il convient de réfléchir sur ce que l’universitaire Charles Gardou appelle les « plans inclinés du savoir », autrement dit sur l’accessibilité aux contenus pédagogiques. Sophie Cluzel a repris cette expression à son compte et mentionné d’autres mesures porteuses : la réduction des effectifs dans une promotion accueillant une personne handicapée ; un accompagnement vers l’apprentissage par des éducateurs d’établissements spécialisés d’éducation où les jeunes ont pu réaliser une partie de leur parcours scolaire (les IMPro notamment). « Je suis confiante, a déclaré la secrétaire d’État. L’ensemble de l’écosystème fait preuve de la volonté nécessaire. Et de plus, les CFA ont déjà une connaissance de la différence, puisqu’ils forment depuis toujours des jeunes qui pour certains sont éloignés des savoir-être et savoir-faire indispensables ».
Unanimité sur le Sourcing
Pour autant, « les chiffres ne sont pas bons », a-t-elle indiqué, puisque seuls 1 % des apprentis sont aujourd’hui en situation de handicap. D’où la nécessité, en particulier pour les référents, de travailler sur le sourcing, dès le lycée. Une suggestion appuyée par Malika Bouchehioua, présidente de l’Agefiph, tandis que de son côté, son homologue au FIPHFP, Françoise Descamps-Crosnier, a souligné que le Fonds finançait chaque année l’apprentissage de mille personnes.
Reste que plus de 500 000 personnes handicapées sont toujours à la recherche d’un emploi, le double du taux national, et que leur durée d’inscription à Pôle emploi est, elle aussi, deux fois plus importante. Le chemin est encore long…
Sophie Massieu (Centre Inffo pour Défi métiers)
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