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Selon l’Apec, les nouveaux métiers sont rares. En revanche, tous ou presque se transforment et exigent que les cadres acquièrent de nouvelles compétences pour les exercer.
Pour les organismes de formation, l’étude de l’Apec (Association pour l'emploi des cadres) « Evolution des métiers et des compétences : quels enjeux ? » est riche d’enseignement. Tenant compte des évolutions sociétales, économiques, technologiques et réglementaires, l’association apporte un éclairage sur les nouvelles compétences dont les cadres doivent se doter.
Facteurs clés
Plusieurs facteurs transforment leurs métiers : on pense à la mondialisation, bien sûr, qui les oblige à s’exprimer dans plusieurs langues et à conduire des projets complexes dans un environnement multiculturel. Mais elle est loin d’être le seul facteur d’évolution. Ainsi, la transition énergétique impacte tout particulièrement les métiers de l’énergie, de l’automobile et de la construction, la course à l’innovation ne touche pas seulement les secteurs de la recherche ou de l’industrie mais bien d’autres, du sanitaire et social à la formation. Quant à la transformation numérique, elle impacte directement tous les métiers des cadres. Par ailleurs, l’Apec pointe du doigt « l’inflation réglementaire » qui touche les emplois des cadres de la chimie, la pharmacie, la finance, l’assurance pour ne citer que quelques secteurs…
Maîtriser des compétences transverses
L’étude de l’Apec va plus loin. Selon l’association, ce que l’on demande aux cadres, ce sont « de plus en plus de compétences transverses » et surtout « l’exigence accrue d’une plus grande maîtrise de celles-ci ». Une analyse des parcours d’évolution des cadres dans le secteur aéronautique montre ainsi qu’au-delà de l’expertise technique, six autres compétences transverses doivent être acquises au fil du temps parmi lesquelles la capacité à travailler dans un environnement international ou le management d’équipes projet.
Complexité accrue
Plus globalement, les cadres doivent acquérir une certaine forme d’appétence pour les questions technico-réglementaires et sans être sommés de devenir eux-mêmes des experts, ils doivent être capables « d’appréhender les impacts des nouvelles réglementations » et de poser les bonnes questions aux experts. Autre exemple, celui des outils digitaux. Le temps où il fallait simplement apprendre à se servir des nouveaux outils bureautiques est révolu. L’exigence va bien plus loin. Il est demandé aux cadres de tirer un maximum de profits des flux d’information, du Big Data, des indicateurs de suivi, des outils d’aide à la décision. Quant à la gestion de projet, elle évolue sous la pression des nouveaux outils numériques vers un mode plus collaboratif, moins hiérarchique et qui nécessite de savoir piloter des équipes pluridisciplinaires. Gérer la complexité, telle est plus que jamais la nouvelle mission des cadres.
Mireille Broussous (Centre Inffo pour Défi métiers)