L’alternance intégrative : une expérimentation innovante dans le secteur social et médico-social

26 Janvier 2015

L’alternance intégrative : une expérimentation innovante dans le secteur social et médico-social © Fotolia Depuis des décennies, entreprise et école tentent de se rapprocher malgré des tensions autour de l’organisation des stages. Le secteur social et médico-social est le premier à mettre en œuvre l’alternance intégrative.

En formation initiale, l’alternance pratiquée est définie comme juxtapositive et déductive. L’apprenant applique son savoir théorique acquis en cours lors de son passage en entreprise. Les deux espaces temps, celui passé en centre de formation et celui passé dans l’entreprise, sont clairement distincts.
 
Dans les années 1990, les travaux de Gérard Malglaive apportent une nouvelle conception du dispositif. Le concept d’alternance intégrative repose sur la relation entre savoirs et compétences et sur la réflexion que mène l’apprenant sur son savoir dans l’action. Cette nouvelle approche s’appuie sur la co-construction de dispositifs pédagogiques et la coopération entre les équipes pédagogiques et les équipes tutorales. Cela implique des deux parties une nouvelle interrogation sur leurs pratiques et leurs contributions au processus d’apprentissage.
 
Dans les années 2000, le secteur social et médico-social est précurseur dans sa réflexion sur l’alternance  et oeuvre pour un rapprochement plus étroit entre les savoirs théoriques et la pratique professionnelle. Les terrains de stage deviennent sites qualifiants ; un référent de site est nommé, la convention cadre doit préciser l’offre de stage en lien avec le domaine de compétences (DC) du référentiel du diplôme.
 
Sur le terrain, peu de conventions de sites qualifiants ont été signées et la contractualisation s’est le plus développée lorsque les tuteurs ont bénéficié d’actions de formation. La région Rhône-Alpes est particulièrement en pointe sur ce point.
 
En site qualifiant, les stagiaires bénéficient d’un tuteur ou « formateur sur site qualifiant » et d’un « référent  professionnel de site qualifiant ». Le tuteur accompagne le stagiaire dans l’acquisition des compétences, le référent a pour fonction de représenter son institution auprès de l’établissement de formation. Le stagiaire est pro-actif tout au long de son parcours.
 
Ainsi dans l’alternance intégrative, les situations d’apprentissage occupent une place importante dans l’évaluation. Les organismes de formation préconisent une méthode d’évaluation plus analytique et les tuteurs mettent en place des outils pour mesurer de manière plus précise la progression observée dans les situations de travail.
 
Néanmoins l’exigence de qualité dans le travail d’accompagnement des stagiaires peut augmenter les coûts des formations et devenir par conséquent un frein à l’offre de stages dans le contexte de rigueur budgétaire actuel.
 
Pour en savoir plus : Bref du Céreq, n° 328, décembre 2014
 
Céline Desserre

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