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La loi du 5 mars 2014 confie aux Régions l’organisation et le financement de la formation des personnes placées sous-main de justice, qui relevaient jusqu’à présent de la compétence de l'Etat.
Au 1er janvier 2015, 12 485 personnes sont incarcérées en Ile-de-France. Environ 86 % des détenus franciliens sont incarcérés en maison d’arrêt, 11 % en établissement pour peines, et 3 % en centre de semi-liberté ou centre pour peines aménagées (chiffres 2013).
Les détenus franciliens sont en majorité des hommes jeunes (environ 30 % ont moins de 25 ans, et 51 % moins de 30 ans). Près de 3 sur 10 sont de nationalité étrangère. Les femmes représentent 3 % des personnes incarcérées.
La population des détenus cumule les difficultés sociales et économiques : illettrisme, absence de qualification, problèmes de santé ou de logement, précarité financière, etc.
Formation des détenus : un financement spécifique
Financée jusqu’en 2014 par l’Etat, la formation des détenus a mobilisé plus de 3 millions d’euros en 2011. Près de 3 200 détenus sont entrés en formation, intégrant en priorité des stages visant l’apprentissage d’un métier.
La loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale a transféré aux Régions la formation des personnes sous main de justice. Dans le cadre de cette nouvelle compétence, la Région Ile-de-France entend répondre aux besoins de formation des personnes détenues en proposant des formations adaptées, ouvrant à des secteurs porteurs d’emploi, suffisamment modulaires pour permettre aux personnes libérées de poursuivre leur formation. Elle a lancé dans cette perspective un appel à projets spécifique pour l'année 2016.
460 conseillers pénitenciers d’insertion et de probation (CPIP)
Pour accompagner les personnes sous main de justice dans leur insertion professionnelle et sociale, 460 conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP) interviennent en Ile-de-France. Ils accompagnent les personnes détenues dans le cadre d’un parcours d’exécution des peines, et les aident à préparer leur sortie de prison en facilitant leur accès aux dispositifs de droit commun (logement, soin, formation, travail, etc.).
Les CPIP développent et coordonnent un réseau de partenaires institutionnels (services déconcentrés de l’Etat, Conseil régional, Conseils généraux, villes, organismes sociaux), associatifs, privés. Ils portent une attention particulière aux problèmes d'indigence, d'illettrisme et de toxicomanie. Ils facilitent l’accès des personnes détenues à la culture en programmant des activités adaptées au milieu carcéral.
Le concours de CPIP est ouvert aux titulaires d’un diplôme de niveau bac + 2, aux mères ayant élevé au moins trois enfants et aux fonctionnaires justifiant d’au moins quatre ans d’ancienneté. Les CPIP sont formés à l’Ecole nationale d'administration pénitentiaire (Enap) située à Agen.
La 19e promotion de CPIP (entrée en formation en septembre 2014) compte 344 élèves dont 73 % de femmes. Les trois-quarts des élèves ont un niveau supérieur à bac + 2.
Faïssa Moustapha
Tags : détenu | réinsertion | formation