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Statut, sexe, niveau de diplôme ou taille de l'entreprise employeuse sont autant de facteurs qui influencent l'accès à la formation professionnelle des salariés, selon un rapport du Céreq.
Le Céreq vient de publier « Quand la formation continue », un recueil de repères statistiques sur les pratiques de formation des salariés et des employeurs. L'ouvrage, qui dresse un « état des lieux » à la veille de la réforme de la formation professionnelle, montre que de nombreuses inégalités persistent entre les salariés dans l'accès à la formation continue.
Phénomène déjà amplement étudié, des différences apparaissent d'abord selon le niveau de diplôme et la catégorie professionnelle. Les cadres titulaires d'un bac +3 et plus peuvent espérer se former 32 heures par an, contre 10 heures pour les ouvriers non qualifiés et 5 heures pour les employés non qualifiés. Le statut de l'emploi joue également un rôle, les salariés les plus stables étant les plus formés. Les titulaires d’un CDI affichent une espérance annuelle de formation de 19 heures contre 8 heures pour les titulaires d’un CDD, l'écart se creusant selon la catégorie socio-professionnelle. Les salariés à temps partiel sont aussi plus mal lotis, avec une espérance annuelle de formation de 6 heures, contre 20 heures pour les salariés à temps plein. Le sexe est également un facteur discriminant, les hommes affichant une espérance annuelle de formation de 20 heures, contre 12 heures pour les femmes.
Enfin, les salariés n'ont pas le même accès à la formation selon la taille de l'entreprise : en 2010, 24 % des salariés d'une entreprise de 10 à 19 salariés ont suivi une formation, contre 57 % de ceux travaillant dans une entreprise de 2 000 salariés et plus. Pour les entreprises de moins de 50 salariés, différents facteurs augmentent la probabilité de mettre en place des actions de formation : recours aux services des Opca, diffusion et partage d'informations sur la formation, ou pour les plus petites d'entre elles, accueil d'apprentis.
Des écarts dans l'accès à l'information
Les salariés ne sont pas non plus égaux dans leur accès à l'information sur les dispositifs de formation. Si 90 % des cadres déclarent avoir entendu parler du droit individuel à la formation (Dif), ce n'est le cas que de 57 % des employés et 53 % des ouvriers. Les salariés en CDI sont aussi une majorité à connaître les différents dispositifs de formation, ce qui n'est pas le cas des salariés en CDD. Les sources pour obtenir des informations sur la formation diffèrent aussi selon le type de contrat : internet est utilisé par une majorité, mais l'employeur est plus souvent un vecteur d'information pour les salariés en contrat stable, tandis que les salariés en contrat précaire se tournent davantage vers un service d'orientation.
Raphaëlle Pienne
Tags : formation continue | inégalité