La question de l’avenir du CléA s’invite aux « Jeudis de l’Afref »

21 Février 2018

La question de l’avenir du CléA s’invite aux « Jeudis de l’Afref » © ANLCI Le destin du certificat CléA, dont l’expérimentation se termine en juin, était au cœur du débat organisé par l’Afref, le 15 février, sur le thème « Certification des personnes : marché, contrôle, reconnaissance ».

Grâce au réseau national des APP (Atelier de pédagogie personnalisée), ce sont 15 000 parcours CléA qui ont déjà été enclenchés. « C’est un vrai succès. Le certificat CléA, créé par le Copanef*, est de plus en plus connu des publics grâce au bouche-à-oreille », se félicite Laurence Martin, directrice de l’Association pour la promotion du label APP. Les Régions, mais aussi certaines branches professionnelles, se sont aussi appropriées le CléA car elles observent que grâce à lui, le taux d’abandon des formations est moins important.

Manque de visibilité

Malgré tout, l’avenir de ce certificat n’est pas garanti même si, rappelle Laurence Martin, « il tire sa légitimité de ceux qui ont travaillé à son élaboration : les branches professionnelles, les Régions, le ministère de l’Éducation nationale, l’ANLCI (Agence nationale de lutte contre l’illettrisme) ». Elle regrette un manque de « visibilité du CléA dans la réforme de la formation professionnelle ». Par ailleurs, la fin prochaine de l’expérimentation fait que, dès aujourd’hui, les Opca financent moins ce dispositif. « La question est de savoir comment préserver le financement de cette étape essentielle qui consiste à évaluer les compétences acquises », précise-t-elle. En effet, l’évaluation est l’élément clé de ce certificat qui identifie d’abord quelles sont les compétences acquises avant de se pencher sur celles qui font défaut.

Cette évaluation peut prendre entre 2 heures et 8 heures en fonction de la personne et de son parcours professionnel. Grâce à cette démarche, le CléA permet de redonner confiance en soi tout en accompagnant les personnes dans leur parcours de formation professionnelle. « Il est fondamental d’orienter les personnes vers des organismes de formation bienveillants », indique Laurence Martin.

Attitude réflexive

À l’heure des premiers bilans, des critiques se font jour. Pour certains, il y a une contradiction à évaluer et accompagner à la fois. « On évalue et en même temps on aide. C’est une situation artificielle que les formateurs ne vivent d’ailleurs pas toujours très bien. Quant aux participants, ils passent un diplôme qui n’en est pas un. Le CléA joue un rôle d’attestation de prérequis », affirme Stéphane Balas, maître de conférence « métiers de la formation » au Cnam. Une observation qui a fait bondir certains participants à cette matinée. « Le CléA engage les personnes dans une attitude réflexive. Il les amène à s’interroger sur la façon de valoriser leur parcours. On est loin d’un simple prérequis », s’est insurgée une formatrice.

Mireille Broussous (Centre Inffo pour Défi métiers)

(*) Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation professionnelle

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