La mise en œuvre de la loi du 5 mars inquiète les organismes de formation

24 Novembre 2015

La mise en œuvre de la loi du 5 mars inquiète les organismes de formation © Fotolia Un an après l’entrée en vigueur de la réforme de la formation, la FFP a interrogé ses adhérents sur leur perception du contexte économique et sur leur stratégie de développement.

Parmi les organismes de formations, 56 % ont une appréciation assez négative et 22 % très négative de la mise en œuvre de la loi du 5 mars 2014, selon la 18ème édition de l’Observatoire économique de la Fédération de la formation professionnelle (FFP). Cette enquête, réalisée entre juillet et septembre 2015 par la Fédération auprès de 190 de ses adhérents, montre que ces organismes se trouvent dans une situation difficile face aux changements issus de la réforme.

Ainsi, seuls 31 % des adhérents interrogés jugent que le Compte personnel de formation (CPF) constitue une opportunité. La mise en place de l’entretien professionnel réunit pour sa part 29 % d’opinions favorables et l’ouverture à la Formation ouverte et à distance (FOAD), 42 %.

Des adaptations nécessaires pour résister à la concurrence

Au delà des changements issus de la réforme, les organismes de formation pointent également plusieurs phénomènes affectant leur activité. Ils sont notamment 78 % à déclarer que leur entreprise est impactée par une forte concurrence et 72 % par le pouvoir de négociation des clients. L’enquête précise que les demandes des clients portent plus particulièrement sur l’optimisation des budgets de formation (97 % des adhérents estiment que cette demande est assez ou très forte), l’optimisation des durées de formation (87 %), et l’individualisation de la demande de formation (78 %).

Face à cette situation, les organismes de formation envisagent des évolutions. Parmi eux, 68 % prévoient de développer la fonction commerciale en 2016 et 98 % de développer de nouveaux marchés, notamment au niveau régional. A noter également : 97 % des adhérents de la FFP sont engagés dans un démarche qualité.

Les organismes de formation envisagent une forte érosion de leurs marges

Avec 3,5 millions de chiffre d’affaires moyen, le produit de l’activité des adhérents de la FFP est resté stable en 2014. Pour 2015 néanmoins, les organismes de formation prévoient une baisse de leur chiffre d’affaires (-3 %) avec une forte dégradation de leurs marges : 45 % estiment que leur taux de marge brute sera en baisse en 2015.

Ce pessimisme est complété par des incertitudes, ressenties par les adhérents de la FFP quant aux différentes modalités de financement de la formation. Les organismes interrogés sont 85 % à se déclarer inquiets au sujet du financement du Plan de formation (dont 39 % très inquiets). L’évolution du rôle des Opca est également un élément d’inquiétude pour 81 % d’entre eux et le financement de l’apprentissage pour 77 %.

Consulter la 18ème édition de l’Observatoire économique de la FFP

Raphaëlle Pienne
 

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