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À l’occasion de la journée de la femme, l’Apec publie une étude thématique sur les inégalités professionnelles femmes-hommes dans le privé. La formation professionnelle est perçue comme un outil essentiel de lutte.
En s’intéressant au « regard des salariés », l’étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) ne prétend pas livrer un état des lieux objectif de l’égalité professionnelle en entreprise mais, quatre ans après la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, interroger les perceptions des femmes et des hommes qui ont vécu la mise en œuvre de cette loi : non pas « où en est-on ? », mais plutôt « où pensez-vous que nous en sommes ? » À cette question, 63 % des salariés du privé répondent que les inégalités sont restées stables, 13 % qu’elles se sont accrues et 24 % qu’elles se sont réduites.
Des entreprises actives
Quand on leur demande si leur entreprise agit, ils sont cependant 69 % à considérer qu’elle s’implique suffisamment pour favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes. Par quel type d’actions ? Avant tout (68 %) par des initiatives visant à promouvoir la mixité des emplois et par des actions de formation professionnelle, estiment les répondants.
Un outil pertinent
Surtout, les salariés interrogés « placent au rang des mesures les plus pertinentes le développement de la formation pour la rendre accessible à tous (82 %) et l’analyse individuelle des parcours professionnels afin d’assurer une égalité salariale (82 %) ». Près de 7 répondants sur 10 se disent également favorables à l’instauration de partenariats avec les universités et écoles visant à promouvoir certaines formations auprès de publics féminins.
Distorsion
Sans surprise, on peut aussi relever que l’étude révèle « une grande distorsion entre la perception des femmes et celles des hommes » : 70 % des femmes estiment que les inégalités sont restées stables au cours des cinq dernières années et 15 % qu’elles se sont réduites, contre respectivement 57 % et 30 % des hommes. Femmes et hommes ont-ils les mêmes chances de réussite en entreprise ? 83 % des hommes le pensent, mais seulement 63 % des femmes. Fait intéressant à noter, les perceptions ont tendance à se rejoindre lorsque les questions se font plus précises : ainsi, 78 % des femmes et 75 % des hommes interrogés reconnaissent que « les postes les plus élevés sont davantage occupés par des hommes ».
Inégalités : de quoi parle-t-on ?
L’Apec le rappelle en préambule de son étude : les femmes sont désormais plus diplômées que les hommes et représentent près de la moitié des actifs. Pour autant, elles continuent de faire face à des inégalités professionnelles nombreuses et variées : « accès à l’emploi, écart de salaire, "plafond de verre" [1], travail précaire et à temps partiel, discrimination à l’embauche, exposition accrue à certains risques psychosociaux ».
Sortir des inégalités femmes-hommes : le regard des salariés du privé
Nicolas Deguerry (Centre Inffo pour Défi métiers)
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