La formation en entreprise face aux aspirations des salariés

21 Juillet 2017

La formation en entreprise face aux aspirations des salariés © Fotolia Les salariés souhaitent se former en fonction de leurs aspirations professionnelles mais le contexte de l’entreprise, ses pratiques et plus largement la gestion des ressources humaines, jouent un rôle majeur dans la formulation ou non de ce souhait.

A partir de 1971, le législateur a mis l’accent principalement sur la responsabilité de l’entreprise vis-à-vis de l’adaptation des salariés au poste de travail et aux évolutions technologiques et organisationnelles La loi de 2004 marque une étape importante dans l’évolution du système de formation professionnelle continue en introduisant le principe de co-responsabilité du salarié dans le développement de ses compétences, en liaison avec les besoins de l’entreprise et de l’économie. Les dernières réformes ont eu pour ambition de rendre le salarié « acteur de son évolution professionnelle ».

Des demandes de formation quel que soit le niveau de qualification…

Quel que soit le niveau de qualification, les salariés sont nombreux à exprimer la volonté de se former dans les 5 années à venir : à titre d’exemple, 72 % des employés de commerce souhaitent se former pour faire évoluer leur activité (pour 73 %), trouver un autre emploi ou changer d’entreprise (pour 66 %). Les ouvriers non qualifiés sont 60 % à exprimer ce même souhait principalement pour faire évoluer leur activité (pour 76 %) et prendre davantage de responsabilités (pour 65 %).

D’une manière générale, les demandes de formation dans le but de changer de métier ou de profession sont davantage déclarées par les salariés occupant les emplois les moins qualifiés.

Les aspirations professionnelles reflètent la situation et les perspectives perçues par les salariés. Or ces dernières varient fortement selon le niveau de qualification. Les salariés occupant des emplois peu qualifiés apparaissent moins satisfaits de leur situation professionnelle : 48 % des employés de commerce et 60 % des ouvriers non qualifiés déclarent avoir des conditions de travail pénibles. De plus, leurs opportunités d’évolution professionnelle en interne apparaissent plus restreintes.

… mais qui restent très fortement liées aux pratiques de l’entreprise

Cependant, si le souhait de se former est exprimé, formuler une demande de formation relève davantage des pratiques et règles, tacites ou explicites, mises en place dans les entreprises. Lorsqu’elles sont transparentes (diffusion d’information sur les possibilités de formation), favorables aux échanges à la fois personnalisés (entretiens avec la hiérarchie) et encadrés par des décisions collectives (via les représentants de personnel) et laissant une place au choix personnel, les chances d’effectuer une demande de formation augmentent. A contrario, lorsque les salariés sont dans des situations professionnelles fragiles (contrats précaires), ils sont moins enclin à exprimer de demandes de formation.

Enfin, lorsque les entreprises financent la formation, elles cherchent, pour 75 % d’entre elles, à ce qu'elle satisfasse aux obligations légales, accompagne les changements (pour 67 %), introduise de nouvelles pratiques professionnelles (pour 52 %), etc.

Télécharger Bref Céreq, n° 357, juillet 2017

Emmanuelle Vignerot

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