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Appuyées par des consultants, une douzaine de grandes entreprises ont identifié les opportunités et les enjeux d’une réforme dont les implications sur leur politique des ressources humaines se dessinent.
Un an après la libéralisation du marché de l’apprentissage portée par la loi Avenir professionnel, beaucoup d’entreprises s’interrogent encore sur la pertinence de créer leur propre CFA. L’intérêt de disposer à leur main de cet outil de formation reste très fort. L’année 2019 leur a permis de se confronter aux enjeux d’un tel projet, d’en mesurer les contraintes, les investissements et les opportunités.
Au sein de la Fondation innovations pour l’apprentissage (Fipa), un groupe de travail planche depuis plusieurs mois sur le sujet (voir notre article). Une douzaine de grandes entreprises dont Lactalis, Orange, Engie, SNCF ou encore Axa se sont ainsi prêtées à l’exercice. Appuyées par des consultants, elles ont élaboré un guide d’une centaine de pages dont la vocation est d’être publié et accessible à tous. Son lancement devrait faire l’objet d’un événement début avril. Des ateliers d’une demi-journée seront également proposés autour de cet outil de prise de décision.
En effet, la création d’un CFA ne s’improvise pas. « La communication autour de la réforme de l’apprentissage a créé une dynamique mais les entreprises ont besoin d’être accompagnées », confirme Yann Bouvier, chargé de mission pour la Fipa. Une phase de réflexion se révèle nécessaire au vu de ses implications plus larges sur la politique des ressources humaines et le développement des compétences.
Un puissant levier
Un CFA d’entreprise peut, en effet, répondre aux difficultés de recrutement, aux problématiques d’attractivité des métiers mais aussi aux défis de la transformation digitale. Les entreprises peuvent articuler au sein de leur CFA des offres de formation continue, construire de nouvelles certifications professionnelles ou encore adopter une approche de filière.
Les possibilités offertes par la libéralisation de l’apprentissage ne se limitent pas aux grandes entreprises. La Fipa travaille ainsi sur des parcours d’alternance partagée qui permettent d’intégrer de plus petites entreprises parties prenantes de leur écosystème. La libéralisation de l’apprentissage représente donc un puissant levier. « Le groupe de travail a fait l’effet d’un catalyseur de projets », explique Yann Bouvier.
Avec ce guide, les entreprises pourront évaluer la pertinence de créer leur propre CFA à travers un autodiagnostic, comprendre les attendus du nouveau cadre juridique ou encore identifier les différents éléments-clés du modèle économique comme les différentes sources de financement mobilisables au titre de l’alternance et de la formation professionnelle.
Catherine Trocquemé (Centre inffo pour Défi métiers)
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