La Fnadir lance « les primaires de l’apprentissage »

02 Février 2022

© Adobe Stock La Fnadir va interroger les principaux candidats à l’élection présidentielle sur leur vision de l’apprentissage en s’appuyant sur les propositions issues d’une consultation ouverte aux apprentis, centres de formation, employeurs et prescripteurs.

Amener les candidats à l’élection présidentielle à prendre position sur l’apprentissage et faire en sorte que ce sujet ne soit pas noyé dans des programmes sur l’éducation, l’insertion ou l’emploi : c’est l’ambition des « primaires de l’apprentissage » lancées, vendredi 28 janvier, par la Fédération nationale des directeurs de CFA (Fnadir). A partir de la mi-février, les prétendants à l’Élysée recueillant plus de 5 % des intentions de vote dans les sondages seront invités par la fédération à échanger avec des acteurs de l’apprentissage autour de propositions issues d’une consultation ouverte à toutes les parties prenantes de l’apprentissage. Apprentis et leurs familles, formateurs et autres personnels des CFA, entreprises, mais aussi prescripteurs sont invités à donner leur avis sur un site Internet dédié à l’opération. « Une démarche inédite » qui vise à « enrichir les propositions portées par les directeurs de CFA ; parce que l’apprentissage c’est l’affaire de tous », explique Pascal Picault, président de la Fnadir.

Créer un secrétariat d’État à l’orientation

La consultation a été construite autour de quatre idées-forces émanant des contributions de 300 des 500 adhérents de la fédération. Il s’agit d’une part de combler une des lacunes de la réforme de 2018. Celle-ci n’est pas allée assez loin en termes d’orientation, estime le président de la Fnadir : « nous proposons la création d’un secrétariat d’État à l’orientation qui soit en mesure d’élaborer une stratégie, de construire un plan d’actions et de coordonner les différents intervenants. » De quel ministère relèverait ce secrétariat d’État ? C’est une question que la fédération entend soumettre aux candidats à la présentielle. Et même si l’image de l’apprentissage s’est améliorée depuis la réforme, la Fnadir estime, par ailleurs, qu’il est essentiel de continuer à valoriser ce modèle pour en faire « une voie choisie et non une voie de relégation comme c’est encore souvent le cas aujourd’hui », ajoute son président.

Sécuriser le développement de l’apprentissage

Aux yeux de la Fnadir, un des enjeux clés pour soutenir la dynamique de ces trois dernières années est « d’assurer un financement pérenne de l’apprentissage ». A ce titre, la fédération demande que la révision des niveaux de prise en charge des contrats prévue en juillet soit repoussée de six mois. En juillet, « les CFA seront en pleine campagne de recrutement d’apprentis, ce n’est pas le moment de changer les règles du jeu », souligne Pascal Picault. Dans la même logique de développement de l’apprentissage, la Fnadir préconise de « ne pas toucher aux aides à l’embauche d’apprentis en 2022 » et de réfléchir, pour la suite, à un système de modulation de ces primes en les fléchant par exemple vers les métiers en tension.

Impliquer l’écosystème des CFA

C’est sur ces thématiques et d’autres, en fonction de leur profil, que les parties prenantes des CFA sont invitées à se positionner. Leurs avis permettront, dans les prochaines semaines, de dégager dix propositions pour l’avenir de l’apprentissage et de les soumettre aux principaux candidats à l’élection présidentielle. Pour aider ses adhérents à encourager leur écosystème à s’inscrire dans cette démarche collective, la Fnadir a créé des kits d’animation. Ils serviront notamment à susciter des échanges avec les apprentis. A ce titre, les « primaires de l’apprentissage » constituent aussi une occasion de sensibiliser les jeunes aux questions de citoyenneté « en les mobilisant sur des sujets qui les concernent directement », précise Pascal Picault.

La plateforme des « primaires de l’apprentissage »

Estelle Durand (Centre inffo pour Défi métiers)

 

Tags : apprentissage | Fnadir