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La Cour des comptes a publié, fin janvier, un rapport thématique intitulé « L’insertion des chômeurs par l’activité économique - Une politique à conforter ».
La Cour des comptes porte une appréciation positive sur l’Insertion par l’activité économique (IAE) qui apporte des réponses aux difficultés d’insertion de chômeurs très éloignés de l’emploi. Des améliorations sont néanmoins souhaitées, notamment concernant l’accès à la formation professionnelle.
Dans le rapport publié fin janvier, la Cour note que 134 000 personnes étaient en parcours d’insertion fin 2017, qui associent une mise en situation professionnelle, un accompagnement professionnel et social, et la mobilisation d’actions de formation. Près de 3 700 entités assumaient cette mission, pour un financement total d’1,5 milliard d’euros, plus de la moitié provenant de l’État.
Un public éloigné de l’emploi… et de la formation
Près de 80 % des salariés en parcours d’insertion possèdent un niveau de qualification inférieur au Baccalauréat ; un salarié sur cinq réside dans un quartier prioritaire de la politique de la Ville. Ils bénéficient d’actions de formation pendant leur parcours, pour la plupart des stages de remise à niveau visant l’acquisition des savoirs de base (français, numérique) ou de pré-qualification.
Mais selon l’enquête de la Cour, « les salariés en parcours d’insertion ont un accès trop limité à la formation professionnelle » : 69 % des structures estiment que les salariés bénéficiant d’une remise à niveau sur les savoirs de base sont « peu nombreux », 87 % pour les formations qualifiantes d’une durée supérieure à trois mois. La situation est un peu moins préoccupante pour les formations d’adaptation au poste de travail occupé au sein de la structure.
La Cour note que Pôle emploi intervient peu, déléguant son rôle aux structures et que le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) n’a rien au catalogue à destination des salariés en insertion dans les communautés territoriales.
Développer l’accès à la formation
Elle recommande donc au ministère du Travail de développer l’accès à la formation pendant le parcours d’insertion, dans le but notamment d’assurer une meilleure maîtrise des savoirs de base. Elle préconise également « d’orienter l’ensemble des financements publics destinés à soutenir l’effort de formation des structures vers les Opérateurs de compétences et associer ceux-ci aux instances nationale, régionales et départementales de concertation et de pilotage de l’IAE ».
Une analyse partagée par la ministre du Travail qui écrit que « le Pic sera mobilisé à hauteur de 260 millions d’euros pour renforcer les actions de formation pour les bénéficiaires de l’IAE ». Elle souligne que le nouveau Conseil de l’inclusion dans l’emploi, « pourra travailler aux différentes pistes de réforme de l’IAE susmentionnées ».
Christelle Destombes (Centre Inffo pour Défi métiers)
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