© Fotolia
Pour lutter contre la pauvreté, l’État met en place une stratégie en faveur de l’insertion. Ce dispositif est soutenu par les collectivités et plus précisément par les départements.
Le constat est sans appel : le parcours d’insertion des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) est chaotique et le droit à l’accompagnement de ces derniers n’est pas appliqué.
Actuellement, il faut environ 3 mois pour qu’une personne accède au RSA et obtienne un premier rendez-vous avec son accompagnateur. Et pour que l’accompagnement soit effectif, le bénéficiaire doit attendre 2 mois supplémentaires. Dans la moitié des cas, le délai moyen de démarrage de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA est de 6 mois. Et 48 % des allocataires sont toujours sans contrat d’engagement après 6 mois. De plus, après signature du contrat, les actions d’accompagnement sont très réduites.
Une contractualisation de l'Etat avec les Départements
La Stratégie de prévention et de lutte de pauvreté, présentée par Emmanuel Macron à l’automne 2018, prévoit un effort inédit en faveur de l’insertion, en lien étroit avec les collectivités, en particulier les départements.
Au total, 99 départements se sont engagés à atteindre les objectifs suivants :
- accélérer l’orientation et le démarrage de l’accompagnement des allocataires du RSA, avec un objectif de 30 jours pour l’orientation et 3 semaines pour l’accompagnement ainsi que la signature d’un contrat d’engagement dans 100 % des cas ;
- augmenter le nombre de personnes accompagnées avec Pôle emploi dans le cadre de l’accompagnement global, qui combine accompagnement professionnel et social, avec une hausse de 30 000 personnes dès 2019 puis de 100 000 supplémentaires d’ici 2022 ;
- déployer la Garantie d’activité départementale, nouvelle forme d’accompagnement social et professionnel, pour 10 000 allocataires du RSA en 2019 et 100 000 personnes en 2020.
Des solutions personnalisées
Une nouvelle étape est franchie avec le lancement, le 9 septembre dernier, par Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, de la grande concertation sur le service public de l’insertion, dont l’objectif est de renforcer l’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi.
Le Service public de l'insertion a l'ambition d'être un dispositif universel, offrant des solutions personnalisées, modulables et de proximité aux personnes et entreprises qui en auront besoin.
Quatre thématiques ont été retenues dans le cadre la concertation : constats et objectifs, parcours de l’allocataire, offre de service, organisation et financement.
Le chantier sera piloté par Jean-Marie Marx, haut-commissaire aux compétences et à l'inclusion par l'emploi et Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté.
La fin de la concertation est prévue début 2020. Les arbitrages du gouvernement se joindront à ceux sur le revenu universel d'activité, qui fait l'objet d'une autre concertation lancée en parallèle, avec à la clé, le vote d'une loi courant 2020.
En savoir plus sur la concernation sur le service public de l'insertion.
Mouhamadou Ndiaye
Tags : insertion | RSA | lutte contre la pauvreté