© Jacques Sardat pour Défi métiers
Organisée par Défi métiers, l’ARML et le Cnam, cette journée de formation pour les conseillers, chefs de projets et directeurs de missions locales franciliennes a réuni 200 participants.
Cette rencontre annuelle de formation des 76 missions locales franciliennes, mercredi 5 février 2014 au Cnam à Paris, était une première dans la région.
En introduction, Emmanuelle Marchal, responsable de recherche au CNRS, a pris la parole pour exposer les particularités du recrutement en France. Deux grandes tendances distinguent notre pays : l’offre d’emploi n’est pas visible, ce qui engendre un mauvais fonctionnement de l’intermédiation ; les entreprises recrutent sur des critères de surqualification, accentuant le travail précaire et sous-qualifié.
Les trois tables rondes qui ont suivi ont illustré, à travers des témoignages de jeunes, des actions innovantes par leur nature (création d’activité), ou leur façon de faire (accompagnement collectif de projets, pilotage coopératif sur un territoire).
Hella Kribi-Romdhane, présidente de Défi métiers et conseillère régionale, a clôturé la matinée en soulignant le rôle des élus comme élément facilitateur des actions menées sur les territoires par les missions locales. Elle a mis l’accent sur la nouvelle répartition des rôles entre Mission locale et Pôle Emploi pour chaque territoire.
Six thématiques ont ensuite été traitées, avec la contribution des salariés et la guidance des experts du Cnam. Différents constats et préconisations ont été communiqués à l’issue de ces ateliers :
- la formalisation des compétences transversales et transférables nécessite une conception élargie de l’expérience du jeune ; il faut la provoquer, la qualifier, l’identifier par rapport à la demande de l’entreprise et la traduire. Il s’agit d’un processus long qui s’évalue en travail de groupe ;
- concernant la relation du conseiller avec le jeune, il s’avère utile de s’appuyer sur les mêmes codes de communication, sortir du face à face et de la routine, et rendre autonomes les jeunes en établissant une relation de confiance ;
- l’amélioration de l’interface entre le jeune et l’entreprise passera par une meilleure compréhension de la stratégie des entreprises, un accompagnement dans la durée du parcours d’insertion dans l’entreprise, la mobilisation du conseiller sur une catégorie de dispositifs et, surtout, par une prise de conscience du fait que les Missions locales sont dans l’offre de services, non dans la demande.
L’organisation des missions locales, à la fois institutions et associations, est complexe. Il faudra veiller à maintenir la dynamique globale, réajuster la barre de navigation en posant la question du sens, et agir en réseau.
Enfin, un travail d’approfondissement sur le partenariat permettra aux conseillers de trouver une complémentarité de fonction sur leur territoire en identifiant l’origine et l’initialisation du partenariat, sa contractualisation et son maintien dans la durée.
Yota Mylona
Tags : professionnalisation | mission locale | Ile-de-France