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Dans une étude, l'OCDE formule des recommandations pour améliorer l'insertion des jeunes sur le marché du travail.
En 2013, dans les pays de l'OCDE, 39 millions de jeunes n'avaient pas d'emploi et ne suivaient ni études ni formation (constituant le groupe des "NEET" - Neither in Employment nor in Education or Training), selon l'édition 2015 des "Perspectives de l'OCDE sur les compétences".
Une situation qui s'est détériorée avec la crise économique, puisque les jeunes NEET sont 5 millions de plus qu'avant 2008. Plus inquiétant encore, alertent les auteurs de l'étude, près de 20 millions de ces jeunes ne sont même pas à la recherche d'un emploi et risquent d'avoir disparu des écrans radars du système éducatif, du système social ou des institutions du marché du travail.
Des freins à l'entrée des jeunes sur le marché du travail
Les causes des difficultés des jeunes à intégrer le marché du travail sont multiples, selon l'OCDE. Elles tiennent au fait que certains jeunes quittent le système éducatif sans avoir de compétences adéquates pour trouver un emploi (compétences en littératie ou numératie, mais aussi compétences cognitives, sociales ou émotionnelles).
Trop de jeunes quittent également le système éducatif sans réelle expérience du monde du travail (dans les pays de l'OCDE, moins de 50 % des élèves suivant un enseignement professionnel et moins de 40 % de ceux suivant un enseignement général bénéficient d'un apprentissage fondé sur le travail). Lors de leur entrée sur le marché du travail enfin, les jeunes occupent trop souvent des contrats précaires ou des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés.
Mobiliser le service public de l'emploi, l'éducation et les entreprises
Pour permettre aux millions de jeunes NEET de s'insérer sur le marché du travail, l'OCDE préconise de développer les programmes d'enseignement et de formation de "deuxième chance". L'institution propose également que les jeunes soient tenus, en contrepartie des prestations sociales qui leurs sont accordées, de s'inscrire auprès des services sociaux ou des services publics de l'emploi et de suivre une formation complémentaire.
Dans le domaine de l'éducation, l'OCDE recommande également de développer la scolarisation pré-primaire, d'identifier très tôt les élèves en difficulté pour éviter le décrochage scolaire, de favoriser la collaboration des prestataires d'éducation et des entreprises pour la conception de certifications, ainsi que de renforcer l'apprentissage par le travail dans l'enseignement professionnel et général.
Enfin, l'OCDE invite les gouvernements à lever les obstacles institutionnels à l'emploi des jeunes, en réduisant notamment l'asymétrie entre les dispositions de protection de l'emploi des contrats temporaires et des contrats permanents.
Consulter la version intégrale de l'étude
Raphaëlle Pienne