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Contrairement à de nombreux pays européens, la France affiche un taux de jeunes sans emploi et sortis du système éducatif en progression, selon l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Le « Panorama de la société 2016 » dévoilé par l'OCDE le 5 octobre s'intéresse notamment à la situation des 15-29 ans qui ne sont pas en emploi et ne suivent ni études ni formation (les "NEET" - Neither in Employment nor in Education or Training).
Actuellement, 16,6 % des jeunes sont dans cette situation en France, contre 14 % en 2008. Cette hausse s’explique notamment par la progression du taux chômage des jeunes. Selon les données de l'Insee, en France, ce taux est passé de 18,3 % de la population active en 2008 à 23,4 % en 2014.
Les jeunes peu qualifiés et issus de l’immigration les plus touchés
L’incidence du chômage est trois fois plus élevée chez les jeunes peu diplômés : 80 % des jeunes sans emploi n’ont pas atteint le niveau bac, alors que « seulement » 16 % des jeunes diplômés de l’université sont au chômage. L’OCDE précise que le chômage des jeunes n’est pas une situation transitoire puisque près de la moitié reste en moyenne plus d’un an sans emploi.
Alors que « les jeunes nés à l'étranger sont en moyenne 1,5 fois plus susceptibles d'être sans emploi et sortis du système éducatif que ceux nés dans leur pays de résidence », ce rapport dépasse 1,8 en France. Ceci s’explique, en partie, par le fait que les jeunes issus de l’immigration sont 3 fois plus souvent sortis de l’école sans aucun diplôme que les autres, 1,5 fois plus souvent en moyenne dans l’OCDE.
Lutter contre le décrochage scolaire
En France, la part de jeunes qui ne parviennent pas à terminer le 2eme cycle de l’enseignement secondaire atteint 14,5 %. C'est inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE (16,4 %), mais nettement plus élevé que les pays les plus performants tels que les États-Unis et la Suisse (9 %), la Pologne (6 %) ou la Corée (2 %).
Pour lutter contre ce décrochage scolaire, l’OCDE préconise le renforcement de l’apprentissage en France et un meilleur suivi des élèves concernés, en renforçant notamment les échanges entre les écoles et les services sociaux.
Une grande précarité
Plus d'un tiers des jeunes français bénéficient de l’aide sociale ou d’une allocation logement, soit deux fois plus que la moyenne des pays de l'OCDE. L’OCDE indique que le nombre de jeunes vivant encore dans le foyer familial en France a augmenté de 12,5 % depuis 2008, contre + 0,7% dans les autres pays de l'OCDE.
Enfin, l'OCDE estime le coût économique du chômage des jeunes à 1 % du PIB, soit environ 20 milliards d’euros en France, un « coût très significatif », selon l’organisation.
Consulter le Panorama de la société 2016
Jonathan Singaye
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