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Jean-Louis Borloo a remis le 26 avril son rapport sur les banlieues au Gouvernement. Un plan de bataille conçu en 19 programmes placé sous le signe de la « réconciliation nationale ». La formation est un enjeu transversal.
Pour expliquer son acceptation de la commande d’un « plan banlieues » que lui avait adressée le président de la République en novembre 2017, Jean-Louis Borloo met volontiers en avant le désarroi des maires. Ceux qui ont à gérer la dizaine de millions d’habitants issus des 1 500 quartiers de la politique de la Ville (QPV), de certains territoires ruraux et d’Outre-Mer, « qui vivent dans une forme de relégation voire parfois, d’amnésie de la Nation ». Pour faire face, l’ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy propose non pas un plan gouvernemental, mais une mobilisation générale sous forme de « plan de réconciliation nationale ».
Renforcer apprentissage et alternance
À la clé, 19 « programmes » à lancer de concert, chacun « piloté en tant que tel par une ou deux personnalités reconnues ». Centré sur l’humain, le plan Borloo donne une place récurrente à la formation, qui devient centrale dans certains programmes. Ainsi du programme 7, « mère des batailles » dédiée à l’entreprise et l’emploi et qui s’ouvre sur un appel à renforcer l’apprentissage et l’alternance. Objectif : parvenir à 1,5 % d’apprentis dans les quartiers, 5 % pour la jeunesse de France dans les 2 ans. Au-delà des aides aux entreprises et de la mobilisation du secteur public, le programme mise fortement sur l’accompagnement avec, par exemple, le « déploiement exceptionnel et provisoire de 720 conseillers supplémentaires de Pôle emploi [pour] un accompagnement intensif de 150 000 demandeurs d’emploi sur les 219 agence à périmètre QPV ». Parmi les autres initiatives, Jean-Louis Borloo suggère la relance d’un plan de services à la personne pour la formation et l’emploi de 100 000 personnes des QPV.
Savoirs de base
Le programme 8 propose lui un plan national pour former aux savoirs de base et gagner la bataille contre l’illettrisme et l’illectronisme. « Dans les seuls QPV, 1,5 million de personnes sont en difficulté avec le français oral ou écrit », rappelle-t-il. Avec l’objectif de réduire de moitié le nombre de personnes en situation d’illettrisme d’ici 2025, le programme plaide pour un accès effectif et universel aux compétences de base pour les publics en difficulté, quel que soit leur statut. Le repérage des publics cible serait facilité par un numéro vert et une campagne nationale d’information déployés début 2019. Pour un accès universel à un parcours de formation certifiant, le plan propose une nouvelle certification, Clé@venir, valorisant les acquis dans les trois premiers domaines de la certification CléA.
Campus numériques
S’appuyant sur la jeunesse des QPV, le programme 9 suggère la création de « 200 quartiers d’excellence numérique ». Soit autant de « campus numériques », dont l’une des 6 missions serait de former via une « Digitale Académie » rassemblant l’offre de formation à distance. Une « École des métiers du numérique » serait chargée de dispenser des cours d’informatique de haut niveau sur la base du savoir-faire de grandes écoles. De nombreux services innovants dédiés à l’alternance, à l’orientation professionnelle et à la création d’entreprise seraient proposés.
Nicola Deguerry (Centre Inffo pour Défi métiers)
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