© Fotolia
Une étude du Céreq analyse l’évolution des recrutements et des processus d’évolution interne parmi les métiers non-cadres des entreprises de la branche des industries chimiques.
Sollicité par l’Observatoire des industries chimiques (Opic), le Céreq a réalisé en 2016 une étude sur les métiers non-cadres de la branche. Une partie des résultats de ce travail est analysé dans un « Bref » publié le 19 juin.
Le document se penche sur les impacts de la transformation du travail, sur les modes de recrutement et les carrières, plus particulièrement au sein des métiers de la fabrication et de la maintenance.
Une industrie modernisée aux employés vieillissants
L’industrie chimique a connu une profonde restructuration entre 1982 et 2012, rappelle l’étude du Céreq : les effectifs y ont été divisés par deux, en même temps que s’accélérait l’automatisation des méthodes de production et la « rationalisation » des organisations de travail.
Aujourd’hui, les volumes d’emploi s’étant stabilisés, un enjeu fort pour les entreprises de la branche est de faire face au vieillissement accéléré des effectifs et de remplacer les partants. Cela suppose de pouvoir « capter » de nouveaux salariés et de les former dans le métier.
Des profils plus qualifiés
Les transformations du travail au sein des industries chimiques ont modifié les fonctions de fabrication et de maintenance. Les opérateurs de fabrication sont aujourd’hui beaucoup plus polyvalents (ils peuvent changer d’unité de production ou de fonction) et poly-compétents : leurs tâches s’étendent désormais à des opérations de maintenance de premier niveau, de contrôle qualité et de gestion des procédures. L’acquisition de ces compétences s’acquiert notamment par de la formation interne effectuée par des pairs.
Du côté de la maintenance, l’installation de machines de plus en plus sophistiquées a eu pour conséquence de voir les entreprises ré-internaliser ces fonctions, auparavant souvent sous-traitées en intérim. Les agents de maintenance, qui doivent désormais être fidélisés, forment des équipes aux profils diversifiés : avec à la fois des employés polyvalents et d’autres ayant des compétences spécifiques. La persistance de matériels anciens implique en particulier de préserver les savoirs et savoir-faire traditionnels.
Sur les deux métiers, les transformations du travail ont eu pour conséquence d’élever les niveaux de qualifications. Les opérateurs de fabrication sont ainsi de plus en plus souvent recrutés à un niveau bac (avec des disparités néanmoins selon les entreprises et leur localisation), tandis que agents de maintenance sont désormais recrutés comme techniciens à bac + 2 ou bac + 3.
Raphaëlle Pienne
Tags : industrie chimique | besoins en main d'oeuvre | Cereq