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Le point de contact français du Réseau européen des migrations (Rem) présente une première étude ciblée sur l'adéquation entre les pénuries de main d'oeuvre et les besoins de la migration économique.
A l'heure où le Conseil économique, social et environnemental (Cese) rend ses préconisations sur les migrations internationales, l'étude du Réseau européen des migrations (Rem) intitulée "Déterminer les pénuries de main d'oeuvre et les besoins de la migration économique" prend un nouvel éclairage.
A partir d'une synthèse des différentes pratiques en Europe en matière de gestion des pénuries de main d'oeuvre et de politique d'immigration professionnelle, l'étude s'efforce de traduire les spécificités françaises et suggère des pistes pour tenir compte des enjeux économiques et de la politique d'immigration en débat.
Une première partie rappelle le cadre de la politique d'immigration nationale et les conditions d'entrée et de séjour des ressortissants des pays tiers. La France met en place depuis plusieurs année une politique orientée vers l'accueil des talents qui ne répond pas à la pénurie de main d'oeuvre, contrairement à d'autres pays de l'Union européenne. Le débat public semble réorienter la réflexion vers une immigration professionnelle en lien avec les besoins du marché de l'emploi.
La seconde partie recense les méthodes utilisées en France pour classifier les pénuries de main d'oeuvre :
- analyse des tensions et emplois vacants par rapport aux secteurs d'activité ;
- enquêtes auprès des employeurs sur les besoins et difficultés de recrutement par métiers ;
- analyses prévisionnelles et ou d'anticipation ;
- listes des métiers en tension.
Les distinctions entre les différents types de pénuries de main d'oeuvre sont complétées par un recensement exhaustif des instruments et acteurs existants pour déterminer ces pénuries et les besoins d'immigration professionnelle. L'analyse de ces résultats souligne l'absence de lien entre ces analyses et la liste des métiers en tension (domaines d'emploi concernés : informatique, BTP, électricité et électronique, construction mécanique et travail des métaux).
La troisième partie évoque les résultats de la politique d'immigration professionnelle de la France, les outils et procédures de suivi, ainsi que le rôle des différents acteurs et organisations. L'impact des métiers en tension a été analysé en 2011 et 2013, mais les débats n'ont pas donné lieu à de nouvelles mesures.
En conclusion, le rapport préconise à l'avenir d'associer davantage à la réflexion le secteur économique, pour répondre à ses besoins en recrutements en lien avec ses connaissances sectorielles. Parallèlement, un nouveau dispositif, qui permettrait de protéger efficacement le marché du travail et répondre aux besoins de l'économie, pourrait être mis en place.
Christine Barret-Labre
Tags : métier en tension | marché du travail | emploi