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Les filières professionnelles attirent moins en France que dans les autres pays de l’Union européenne. Elles se révèlent également plus onéreuses et moins efficaces, selon l’étude de l’OCDE sur l’éducation en Europe.
L’édition 2016 de « Regards sur l’éducation », qui permet de situer la France par rapport aux autres pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) en matière d’éducation, comporte des données clés sur la formation professionnelle dans l'Hexagone.
La fillière pro à la traîne
Le taux de jeunes scolarisés en filière professionnelle (bac pro, CAP/BEP) est inférieur en France à la moyenne des pays européens chez les 15-19 ans : il s'élève à 24 %, contre 28 % pour l’Union européenne (UE, 22 pays recensés). Parmi les 15-19 ans, 6 % suivent des formations professionnelles combinant études et emploi, contre 7 % pour l’UE. Et moins de 3 % des 20-24 ans suivent ce type de formation, contre 5,4 % pour la moyenne des pays européens.
Un accès médiocre des adultes à la formation
Sur un an, moins de 40 % des adultes (25-64 ans) ont participé à des activités de formation en France. Un résultat nettement inférieur à la moyenne des pays étudiés par l’organisation internationale qui s’établit à 50 %. La France se classe ainsi au 25e rang, loin derrière la Nouvelle-Zélande, les pays nordiques ou encore les Pays-Bas dont les taux sont tous supérieurs à 60 %.
En outre, l'OCDE pointe, dans l'Hexagone, un faible accès des adultes en "reconversion" aux diplômes d'enseignement. Et l’OCDE de rappeler ses préconisations : "Il est crucial d’offrir aux adultes des possibilités d’apprentissage dans un cadre organisé au-delà de la formation initiale et de leur permettre d’y accéder ; c’est particulièrement vrai pour les travailleurs qui doivent s’adapter au changement tout au long de leur carrière et pour ceux qui peinent à s’en sortir sur le marché du travail."
Seul point positif : la France est l'un des rares pays à afficher un égal accès à la formation entre les femmes et les hommes.
La fin ne justifie pas les moyens
Malgré les dépenses importantes réalisées par la France en faveur des filières professionnelles (elles sont supérieures à celles des filières générales, et ont un coût 45 % plus élevé que celui de la moyenne des pays européens), elles ne garantissent pas un taux d’emploi conséquent. Celui-ci est de 75 % en France chez les 25-34 ans, contre 79 % pour l’UE et 86 % en Allemagne.
Si les filières professionnelles ne sont pas assez valorisées en France, le nombre de nouveaux contrats d'apprentissage est toutefois en hausse. Il atteint 281 000 en 2015, soit une progression de 2,3 % par rapport à 2014 selon la Dares. Une bonne nouvelle pour la filière professionnelle, mais qui reste éloignée de l’objectif de 500 000 nouveaux contrats avant 2017 fixé par le gouvernement.
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Jonathan Singaye
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