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Dans le cadre du Réseau emplois compétences, France Stratégie et le Céreq publient un rapport sur les emplois et les compétences de la filière numérique.
Il n’existe pas de consensus sur le périmètre de l’économie numérique, qu’il s’agisse des secteurs qui la composent ou des métiers qui en relèvent. Ainsi, les résultats des exercices de prospective sur la création d’emplois peuvent varier du simple au double. Prises dans le flux incessant des innovations technologiques, les entreprises du numérique peinent à anticiper leurs besoins de recrutement au-delà d’un trimestre.
Face à ces incertitudes, le Conseil national de l’industrie (CNI) a souhaité donner de la lisibilité à la « filière numérique », non plus en déclinant des scénarios macro-économiques mais à partir des stratégies des entreprises sur les territoires. Il a souhaité partager avec les acteurs un document de référence sur les métiers du numérique, leurs enjeux et leur évolution dans les trois ans.
Les partenaires ont opté pour une approche « métiers » qui permettra d’étendre l’observation à d’autres secteurs où le processus de numérisation est à l’œuvre et où des métiers du numérique sont exercés. L’observation s’est concentrée sur les branches des « télécommunications » et de l’« ingénierie-conseil ». 9 familles « cœur de métiers du numérique » ont été identifiées et déclinées en 36 métiers dans un « Répertoire des emplois et métiers du numérique ». Il s’agit de métiers pérennes, à gros flux ou de niche, émergeants et/ou déjà en tension. Les enjeux et les perspectives d’évolution ou de mobilité sont précisés, en lien étroit avec les réalités des entreprises et des (r)évolutions technologiques.
Contre toute attente, les effectifs de la filière numérique stagnent. Seules les activités informatiques (programmation, conseil) et de construction de réseaux électriques et de télécommunications ont vu leurs effectifs augmenter (respectivement de 4 % et 1,5 % par an). Ce sont les secteurs où la numérisation est à l’œuvre (hors filière numérique) qui seraient porteurs d’emplois.
Les ingénieurs et cadres techniques de l’informatique devraient bénéficier d’une croissance de l’emploi. Les besoins de recrutement seraient importants sur les métiers de développeur, manager de médias sociaux, ingénieur et architecte du cloud, analyste des données massives et de la cyber-sécurité. Les éditeurs de logiciels et sociétés internet devraient bénéficier d’une croissance importante. Les auto-entrepreneurs contribuent largement à la croissance des effectifs et devraient faire l’objet d’une étude complémentaire.
Actualiser les pratiques et connaissances, former en continu aux nouvelles technologies est un enjeu stratégique pour les entreprises qui rencontrent par ailleurs des difficultés de recrutement. Les entreprises du numérique semblent s’impliquer davantage dans la formation continue (cadres, ingénieurs). Elles recourent plus souvent à l’autoformation et l’e-learning et ont intégré une vision élargie des modalités de formation. L’accompagnement au changement est un objectif de formation fréquent.
Michelle Bourdier
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