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Une étude de la Dares analyse les profils des demandeurs d’emploi exerçant une activité rémunérée en parallèle de leur recherche d’emploi.
Fin 2015, un peu moins d'un demandeur d’emploi indemnisable sur deux était concerné par l’activité réduite. C’est sur ce « dispositif phare de l’assurance chômage », mis en œuvre avec l’objectif initial de faciliter le retour à l’emploi durable, que se penche le document d’études de la Dares « Des demandeurs d’emploi qui travaillent ? Les 7 visages de l’activité réduite » publié le 12 juillet.
L’activité réduite occupe différents rôles
L’un des constats de cette étude, basée sur un large échantillon de demandeurs d’emploi (1 560 700 individus) concernés par l’activité réduite entre 2012 et 2014, est que le dispositif occupe aujourd’hui un rôle plus large que celui d’incitation à la reprise d’emploi qui lui était au départ assigné.
Les modes de recours à l’activité réduite sont hétérogènes : elle permettra à certains demandeurs d’emploi de compléter une allocation chômage au montant trop faible, à d’autres de décaler leur date de fin de droits à l’assurance chômage. Pour certains individus travaillant à temps plein mais en contrat précaire, la possibilité de rester inscrit à Pôle emploi peut également être un « filet de sécurité ».
Un recours plus ou moins élevé à l’activité réduite
Sur l’échantillon considéré, une majorité d’individus (74 %) n’a eu que faiblement recours à l’activité réduite. Parmi eux, un groupe important (42 % de l’ensemble de l’échantillon) est constitué de personnes qui après très peu de mois d’activité réduite sortent rapidement des listes de Pôle emploi. Ceux-ci peuvent avoir retrouvé un emploi durable, mais également avoir cessé d’être indemnisé au cours de la période d’observation.
Chez les individus recourant très fréquemment au dispositif de l’activité réduite, les motivations sont diverses. Pour certaines fonctions exposées aux contrats précaires (assistantes maternelles, intermittents, intérimaires), elle peut notamment constituer un complément structurel de revenu d’activité ou une assurance contre l’instabilité des contrats.
Un facteur de précarisation de l’emploi ?
Le dispositif de l’activité réduite comporte le risque d’être détourné de son objectif initial de retour à l’emploi durable par les entreprises. Celles-ci pourraient, en effet, l’utiliser comme une incitation financière au recours aux CDD de courtes durées ou comme une forme de chômage partiel.
Pour les chercheurs de l’étude, cette utilisation pourrait exister mais ne concernerait qu’une part relativement marginale des demandeurs d’emploi (tout au plus 6 % de l’échantillon, soit 94 000 individus). Ceux-ci soulignent néanmoins la nécessité d’étayer cette hypothèse par des données plus complètes et plus récentes.
Télécharger le document d'études de la Dares n°212, juillet 2017
Raphaëlle Pienne
Tags : Dares | demandeur d'emploi | temps partiel | assurance chômage | CDD