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« Le développement des compétences et l’apprentissage tout au long de la vie sont définis comme des priorités dans le Plan stratégique de l’OIT (Organisation internationale du Travail) pour 2022-2025 ».
L’OIT a rendu public le rapport « Compétences et apprentissage tout au long de la vie: repenser ces outils essentiels pour l’avenir du travail », qui dresse le constat d’un monde du travail très affecté par la pandémie et qui doit investir davantage dans le développement des compétences des salariés.
« La déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail engage les Etats membres à investir dans les capacités humaines et dans les institutions du travail pour façonner un avenir du travail juste, inclusif et sûr, allant de pair avec le plein emploi productif et librement choisi et le travail décent pour tous. »
Prise de conscience
Pour l’OIT, « le développement des compétences et l’apprentissage tout au long de la vie sont des éléments essentiels du travail décent, de la productivité et de la durabilité ». Or, elle remarque que l’inadéquation des compétences est « de plus en plus problématique » sur le marché du travail, avec des conséquences néfastes « pour les travailleurs, les entreprises et l’avenir ». « Le regain d’investissement dans les capacités humaines est le signe d’une prise de conscience quant à la nécessité urgente de remédier à cette situation ».
La pandémie a beaucoup affecté l’acquisition des compétences, notamment par les confinements successifs, qui ont « fortement perturbé la formation et l’enseignement ». Et ce alors même que « pour de nombreux travailleurs cherchant à conserver leur emploi ou à en trouver un nouveau, actualiser et améliorer leurs compétences est devenu une priorité urgente ».
Insuffisance de ressources
Si les systèmes d’éducation et de formation sont appelés à jouer un rôle crucial face aux défis à relever, leur capacité à s’acquitter efficacement de ce rôle est entravée par divers facteurs dont « l’insuffisance des ressources financières, humaines et matérielles ». Pour l’OIT, « de nombreux pays doivent d’urgence débloquer des ressources pour mettre en place des politiques et des systèmes de développement des compétences ». Le dialogue social est essentiel « pour repenser les systèmes d’éducation et de formation et resserrer leurs liens avec le monde du travail ».
Nouveaux défis
Le développement des compétences « est considéré comme un outil indispensable pour relever les nouveaux défis ». Des choix stratégiques anticipant les besoins doivent être faits dès à présent. L’OIT cite notamment « la transformation numérique des économies et des sociétés » accélérée par la pandémie, qui nécessite de nouvelles compétences numériques « pour les travailleurs, les apprenants, les enseignants et les formateurs ». Mais elle évoque aussi le changement climatique : elle estime que « plus de 100 millions d’emplois pourraient être créés, mais que près de 80 millions d’emplois pourraient être détruits ». L’acquisition de nouvelles compétences est dès lors indispensable pour assurer le monde du travail de demain.
Sarah Nafti (Centre Inffo pour Défi métiers)
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