Des propositions pour développer l'apprentissage

10 Avril 2014

Des propositions pour développer l'apprentissage © Fotolia Un rapport public analyse les freins non financiers qui entravent le développement de l'apprentissage et émet une série de recommandations.

Les obstacles au développement de l'apprentissage restent nombreux, selon un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale (Igen),  l'Inspection générale de l'administration de l'Education nationale et de la Recherche (Igaenr),  l'Inspection générale de l'administration (Iga) et  l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié le 12 mars 2014.

Ces freins tiennent notamment au déficit d'image et à la méconnaissance de cette voie de formation de la part des jeunes, des parents, et des acteurs de l'orientation et de l'éducation, analysent les auteurs du rapport. Pour faire évoluer la perception de l'apprentissage, ils proposent de rendre obligatoire la participation des collégiens à au moins une session de découverte de l'apprentissage (visites de CFA,  rencontres avec des apprentis et des employeurs, etc.). Cet effort de communication doit également être  mené auprès des acteurs de l'orientation des jeunes, qui pourraient être sensibilisés aux atouts de la filière apprentissage dans le cadre de la formation continue et des écoles du professorat.

Alors qu'en 2012, seulement 12 % des entreprises d'au moins 250 salariés satisfaisaient à leur quota d'alternants, les auteurs du rapport regrettent une absence de démarche coordonnée de prospection des entreprises, afin de collecter des offres d'apprentissage. Proposition est donc faite de mettre à disposition de Pôle emploi, des missions locales et des développeurs de l'apprentissage, la liste des entreprises n'ayant pas atteint leur seuil minimal d'alternants et qui sont soumises à la Contribution supplémentaire à l'apprentissage (CSA).

Enfin, autre piste à explorer, la simplification du calcul de la rémunération des apprentis qui dépend aujourd'hui de plusieurs variables (âge, cycle de formation, secteur public ou privé) et nuit à l'embauche d'apprentis âgés, trop coûteux. Une modification du barème, ne retenant que le niveau du cycle de formation, est souhaitée. Cette solution, jugée « plus équitable », permettrait de faciliter l'accès à l'apprentissage des jeunes sans qualification les plus âgés.

La fonction publique : un réservoir inexploité

Les trois fonctions publiques présentent un fort potentiel de recrutement d'apprentis, estime le rapport. Les freins au développement de l'apprentissage y sont aussi nombreux : coût à la charge de l'employeur public, qualification des maîtres d'apprentissage plus contraignantes que dans le privé, méconnaissance des métiers ou encore concurrence du Pacte.

Pour lever ces obstacles, les auteurs recommandent notamment de supprimer le Pacte, de développer des CFA « territoriaux », ou encore d'intégrer la comptabilisation des apprentis dans le plafond d'emploi pour un demi-emploi temps plein (ETP).

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Raphaëlle Pienne

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