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Avec des contrats de courte durée et des prises de poste rapides, les travailleurs saisonniers sont confrontés, plus encore que les autres salariés, à des difficultés en termes de sécurisation des parcours professionnels.
Selon un document réalisé par le groupe de travail du Réseau Emplois Compétences et publié par France Stratégie, le nombre d’emplois saisonniers en France varie entre 500 00 et 700 000 par an.
Les travailleurs saisonniers interviennent dans de nombreux secteurs : l’agriculture bien sûr, mais également l’hôtellerie-restauration, le tourisme, l’industrie agroalimentaire, les services à la personne ou encore la fonction publique territoriale.
Les pouvoirs publics et les branches professionnelles, qui développent des dispositifs et politiques en faveur des saisonniers, insistent sur la nécessité de sécuriser les parcours professionnels de ces travailleurs.
Les études examinées par le groupe de travail du Réseau Emplois Compétences ont permis d’identifier différentes pratiques destinées à sécuriser les parcours des saisonniers et à améliorer leurs conditions de travail.
Parmi ces initiatives, les auteurs du document retiennent :
- les dispositifs de formation spécifiques aux saisonniers, notamment en intersaison comme la « sécurisation des parcours professionnels saisonniers » mis en place par l’Organisme paritaire collecteur agréé de l’hôtellerie, de la restauration et des activités de loisirs (Fafih), qui crédite de 21 heures de formation financées par l’Opca tous les saisonniers ayant effectué une saison minimale de deux mois au cours des cinq dernières années ;
- les dispositions spécifiques dans la branche du tourisme social et familial : renouvellement pour le personnel d’un établissement ayant travaillé sur deux saisons consécutives, titularisation des saisonniers ayant travaillé douze mois sur deux années consécutives donnant droit à des dispositions supplémentaires, indemnisation en cas de non-renouvellement ;
- le CDI emploi-formation mis en place par Agefos-PME dans la branche de l’hôtellerie de plein-air afin de « professionnaliser les salariés par la mise en œuvre d’un parcours de formation débouchant sur un titre, un diplôme ou une qualification reconnue par la branche et permettre ainsi aux entreprises de privilégier les CDI » ;
- la mise en place de « boucles saisonnières » permettant l’articulation « entre plusieurs entreprises afin de proposer des enchaînements successifs de missions à des salariés », et ce, dans un double objectif de fidéliser les saisonniers et de leur permettre d’enchaîner plusieurs saisons sur l’année ;
- d’autres initiatives telles que le développement de la pluriactivité ou le développement des groupements d’employeurs, etc.
Proposer des formations en « intersaison », des « boucles saisonnières » ou encore développer la « pluriactivité » suppose cependant de maîtriser de nombreux indicateurs tels que le nombre de salariés concernés, les secteurs employeurs, les dates et lieux d’emploi, ou encore les profils des saisonniers.
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Patricia Holl