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Pour que le taux de jeunes Français suivant une formation en apprentissage puisse atteindre le niveau connu outre-Rhin, une étude publiée par l’institut Montaigne fait une série de propositions.
Pourquoi l’apprentissage ne décolle-t-il pas en France ? Pour répondre à cette question, l’économiste Bertrand Martinot s’est livré à une comparaison avec l’Allemagne, où 16 % des 15-24 ans sont en apprentissage (contre 5 % en France) et moins de 8 % au chômage (contre près de 25 % en France).
Le système dual allemand présente des différences notables avec la France, observe-t-il. Ainsi, il existe en Allemagne plus de 300 métiers accessibles uniquement par l’apprentissage. Mais la comparaison lui permet surtout de pointer plusieurs faiblesses du système français de l’apprentissage : polarisation entre le CAP et l’enseignement supérieur, au détriment du bac pro ; voie considérée comme subsidiaire à la voie scolaire ; absence de statistiques permettant un pilotage efficace ; éclatement des compétences entre plusieurs institutions, telles que ministères du Travail, de l’Education nationale, rectorats ou Régions ; ou encore saupoudrage des aides financières, au détriment des jeunes les plus en difficulté.
Réorganiser la gouvernance de l’apprentissage
Pour corriger les faiblesses du système d’apprentissage français, Bertrand Martinot propose d’en réorganiser la gouvernance, en confiant aux Conseils régionaux une compétence pleine et entière pour piloter et financer l’ensemble des établissements de formation professionnelle initiale. Il préconise également de placer l’animation nationale de l’apprentissage sous la responsabilité unique du ministère de l’Education.
Autre proposition : créer une Agence nationale pour l’apprentissage et la formation professionnelle (Anafop), qui rassemblerait les multiples services administratifs travaillant aujourd’hui autour de l’apprentissage et qui aurait notamment pour mission de consolider toutes les statistiques produites sur cette thématique.
A noter enfin, parmi de nombreuses autres suggestions pour développer l’apprentissage, la proposition de créer une voie "préprofessionnelle", dédiée principalement à la préparation à l’alternance des jeunes en difficulté, qui se substituerait aux emplois aidés à destination des jeunes dans le secteur non-marchand.
Consulter l’étude et sa synthèse.
Raphaëlle Pienne
Tags : apprentissage | Europe