Des établissements d'enseignement supérieur réclament l'accès des plus diplômés aux aides à l'emploi

26 Mars 2021

© Adobe Stock Alors que le Premier Ministre Jean Castex a annoncé la prolongation des aides à l’embauche de jeunes et d’alternants, plusieurs organisations représentatives d’établissements d’enseignement supérieur revendiquent l’inclusion des plus diplômés.

Plusieurs organisations représentatives d’établissements d’enseignement supérieur et de secteurs employant beaucoup de jeunes diplômés, qui réclamaient collectivement la prolongation des aides financières à l’alternance et à l’embauche des jeunes, sont partiellement satisfaites par les décisions du gouvernement. Ces organisations sont la Conférence des grandes écoles, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, la Conférence des présidents d’université, Syntec Conseil, Syntec Numérique et Syntec Ingénierie.

Aide à l’apprentissage

Elles demandaient notamment que les aides exceptionnelles à l’apprentissage n’excluent pas les formations de niveau Master. « Là-dessus nous sommes contents d’avoir été entendus : Les aides sont prolongées jusqu’à la fin de l’année et ne sont pas limitées aux formations à Bac +3, rapporte Neïla Hamadache, déléguée à la formation à Syntec numérique. C’est important pour notre secteur, où 80 % des contrats d’alternance concernent des diplômes à Bac +5 ». « L’apprentissage est aussi un moyen de financer des études pour des étudiants moins favorisés, y compris dans certaines grandes écoles comme l’Essec », ajoute Nicolas Glady, président de la commission Aval de la Conférence des grandes écoles.

Aide à l’embauche

En revanche, elles n’ont pas totalement obtenu gain de cause concernant l’aide de 4 000 € pour  l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans. Le gouvernement a décidé, à partir du 31 mars, de la réserver aux salaires inférieurs ou égaux à 1,6 Smic. « Nous aurions souhaité que cette aide reste accessible jusqu’à deux Smic, ce qui correspond davantage aux niveaux de salaire dans notre secteur, indique  Neïla Hamadache. La réserver aux bas salaires risque d’accélérer l’exode de jeunes diplômés vers les pays voisins, surtout dans les métiers très recherchés du numérique », ajoute-t-elle. « Il faut continuer à soutenir cette génération, car les étudiants sont très inquiets, ce n’est pas le moment d’envoyer des signaux de désengagement », abonde Nicolas Glady, qui pour autant n’a pas noté de baisse d’employabilité dans ces écoles très sélectives.

Recul des embauches

Les organisations alertent sur la difficulté persistante qu’ont les jeunes à trouver un emploi ou un contrat d’apprentissage dans la période actuelle. Et mentionnent une étude réalisée par Syntec Conseil auprès de 750 jeunes, confirmant un recul des embauches : moins de 55 % des diplômés Bac +5 avaient trouvé un emploi en fin d’année. « Le secteur du numérique n’est pas homogène, les éditeurs de logiciels s’en sortent bien, mais les entreprises de conseil en technologie sont beaucoup plus en difficulté, surtout celles qui travaillent avec l’automobile ou l’aéronautique, explique Neïla Hamadache, déléguée à la formation à Syntec numérique. Au lieu de recruter 6000 à 7 000 jeunes diplômés par an, elles sont tombées à 2 000 ou 3 000. Et même dans les secteurs les moins impactés, les entreprises manquent de visibilité pour embaucher ».

Mariette Kammerer (Centre Inffo pour Défi métiers)

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