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Une étude publiée par le Céreq début avril met en évidence le lien entre évolution professionnelle et formation.
L’inégalité d’accès des salariés à la formation a motivé, en grande partie, la réforme portée par la loi du 5 septembre 2018. L’étude publiée par le Céreq début avril confirme ce constat. L’analyse des parcours d’une cohorte de salariés en poste dans la même entreprise entre 2014 et 2017 met en évidence le lien entre évolution professionnelle et formation. La conclusion est sans appel. À peine la moitié des moins qualifiés d’entre eux a bénéficié d’une formation pendant la période et seulement un tiers si on exclut les formations réglementaires. Tout aussi inquiétant, 25 % des salariés dont la situation professionnelle s’est dégradée après des changements organisationnels ou technologiques ont pu accéder à une formation correspondant à leur souhait. Le Céreq analyse ainsi cinq types de parcours et, pour chacun d’eux, leur trajectoire de formation.
Levier de promotion
La formation reste un levier important de promotion mais pour les plus qualifiés. Près de 80 % des salariés qui ont connu des parcours ascendants, marqués par des hausses de salaire, de responsabilité, d’autonomie, d’intérêt au travail ou d’une promotion formalisée, ont suivi une formation en trois ans. La grande majorité d’entre eux ont un niveau de diplôme et de qualification élevé et occupent un poste de cadre ou des fonctions de supervision. Une autre catégorie de salariés, souvent seniors, dont la carrière est plus stable, exprime moins souvent le souhait de se former (57 % contre 68 % en moyenne). Pour autant, ils sont 59 % à avoir suivi une formation.
Besoin de formation
A contrario, la situation des salariés bloqués dans leurs parcours est inquiétante. Ces derniers, moins diplômés, occupant des postes peu qualifiés, ont peu accès à la formation. Pourtant, ils expriment le souhait de changer de métier ou de trouver un autre emploi. Ils sont 60 % à déclarer ressentir le manque de formation contre 43 % en moyenne parmi les salariés de la cohorte. Enfin, autre dysfonctionnement du système de formation, les salariés dont l’emploi s’est dégradé, en majorité des femmes et des seniors ayant connu un plan de restructuration, ne bénéficient pas de la formation (25 % d’entre eux). Le Céreq pose donc l’urgence de mobiliser à l’attention de ce public le conseil en évolution professionnelle (CEP), dont l’appel d’offres devrait être lancé au cours du printemps, et le CPF de transition.
Catherine Trocquemé (Centre inffo pour Défi métiers)
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