Décrocheurs : acquérir un diplôme profite davantage aux filles

13 Mars 2015

Décrocheurs : acquérir un diplôme profite davantage aux filles © Fotolia Le Céreq a analysé la situation de jeunes, non diplômés à la sortie de leur formation initiale, ayant ensuite obtenu un diplôme au début de leur vie active. Entre hommes et femmes, la situation apparaît très contrastée.

En se basant sur les résultats de sa dernière enquête "Génération ", le Céreq s’est penché sur le devenir des jeunes non diplômés sortis de formation en 2004 et qui ont acquis un diplôme au cours des sept années qui ont suivi. Cette étude, qui montre qu’un quart des « décrocheurs » ont acquis un diplôme après leur entrée dans la vie active, débouche sur le résultat surprenant d’un bénéfice très inégal entre femmes et hommes.

Pour les diplômées, un accès accru à des emplois plus qualifiés et mieux rémunérés

La situation des femmes apparaît grandement améliorée après l’obtention d’un diplôme, la probabilité pour elles de se retrouver hors emploi se trouvant fortement réduite. Sept ans après leur sortie de formation initiale et toutes choses égales par ailleurs, les diplômées ont aussi deux fois plus de chance d’occuper un emploi qualifié que les non-diplômées. Leur salaire est aussi amélioré, les diplômées ayant 1,5 fois plus de chances d’avoir une rémunération sensiblement supérieure au Smic.

Pour les hommes, les bénéfices du diplôme apparaissent bien moindres. Si les diplômés ont 1,2 fois plus de chances d’accéder à un emploi qualifié, l’obtention du diplôme ne réduit en revanche pas significativement leur probabilité d’être hors emploi et ne se traduit pas par une hausse salariale.

Des champs professionnels différenciés

Pour expliquer ces résultats, le Céreq avance l’explication d’une segmentation particulièrement sensible entre les emplois occupés par les différents sexes. Pour les femmes, qui s’orientent plus souvent vers des professions réglementées du secteur sanitaire et social, le diplôme serait un facteur qui conditionne davantage l’accès à l’emploi. Pour les hommes, cet accès dépendrait en revanche d’autres facteurs, qui demeurent à approfondir.

Des opportunités de formation après l’entrée dans la vie active
Selon l’étude du Céreq, de nombreux jeunes non diplômés se saisissent d’opportunités de formation existantes après avoir quitté la formation initiale. Ainsi, si seuls 7 % ont choisi la voie d’un "raccrochage scolaire" en rejoignant une formation à temps plein, 21 % ont été embauchés en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Par ailleurs, 27 % ont suivi des stages de formation hors de l’emploi et 31 % ont accédé à la formation continue en entreprise.

Consulter l’étude du Céreq

Raphaëlle Pienne

 

Tags : décrochage scolaire | égalité des chances