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Fin 2018, le Cnesco a publié un dossier d’évaluation sur l’éducation à l’orientation. Il montre que face à l’évolution très rapide des métiers, les jeunes doivent désormais être en capacité de « savoir évoluer » sur le marché du travail ».
Le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) souligne la nécessité de développer « une politique d’orientation qui vise non plus uniquement à aider à trouver une formation professionnelle mais à apprendre à s’orienter dans le système de formation initiale puis tout au long de la vie pour ajuster au mieux ses compétences professionnelles ». Cette évaluation repose sur deux enquêtes inédites (auprès des jeunes et auprès des chefs d’établissement), un rapport scientifique, quatre contributions thématiques et des comparaisons internationales.
Quelques résultats
Accompagnement par l’établissement
Il s’avère qu’un jeune sur deux déclare ne pas avoir été bien accompagné par son établissement au sujet de l’orientation. De plus, « les filles, les élèves hors éducation prioritaire et ceux qui ont poursuivi leurs études en voie générale se considèrent moins accompagnés par l’institution scolaire ».
Choix et renoncement
Concernant le sujet du choix de l’orientation, 20% des élèves et diplômés de l’enseignement professionnel déclarent qu’ils n’ont pas eu le choix de leur orientation. D’autre part, un élève sur trois renonce à certaines filières à cause du coût des études.
Réformes de 2017
Le texte relatif à la mise en place de deux professeurs principaux en classe de Terminale (instauré fin 2017) a été appliqué par la quasi-totalité des établissements. « En revanche, un tiers des établissements a été en mesure d’appliquer les deux semaines obligatoires dédiées à l’orientation en Terminale ».
Les préconisations
En s’appuyant sur les évaluations produites par les chercheurs et le travail collectif de plus de 350 acteurs et décideurs de la communauté éducative, le Cnesco propose cinq principes essentiels pour le développement d’une politique d’éducation à l’orientation :
- apprendre à s’orienter plutôt qu’« être orienté » ;
- mettre en place un continuum de l’éducation à l’orientation de l’enseignement scolaire à l’enseignement supérieur afin de faciliter l’orientation tout au long de la vie et de lutter efficacement contre les inégalités ;
- mettre en œuvre certaines actions liées à l’orientation dans le cadre de classes entières pour limiter l’autocensure ;
- permettre des parcours individualisés plutôt que des orientations définitives et des parcours fortement séparés ;
- favoriser l’interaction de l’école avec les autres parties prenantes.
Le Cnesco définit ensuite trois types d’actions :
- des « actions prioritaires » (promouvoir une plateforme nationale d’informations et de contacts géolocalisés, développer la connaissance de soi, etc.).
- des « actions pour construire un véritable parcours d’orientation » (mettre en réseau les acteurs locaux pour permettre la découverte des métiers, accorder du temps à l’expérimentation des métiers, etc.)
- des « actions pour impliquer tous les acteurs de la communauté éducative » (former l’équipe éducative en partant des problématiques locales, former le plus de familles possibles à l’accompagnement à l’orientation, etc.).
Consulter le dossier sur l'éducation à l'orientation scolaire du Cnesco
Aurélia Vittori
Tags : jeune | orientation | scolaire