Apprentissage de la langue du pays d'accueil : regards sur les expériences allemandes et françaises

22 Novembre 2017

Apprentissage de la langue du pays d'accueil : regards sur les expériences allemandes et françaises © Défi métiers La 5ème édition de la Journée annuelle d'Etudes « Migrer d'une langue à l'autre » a mis l'accent sur les politiques publiques respectives d'accompagnement linguistique des réfugiés des deux voisins européens.

Cette 5ème édition organisée par la Délégation générale à la Langue française et aux Langues de France, avec le soutien de la Direction régionale des Affaires culturelles d'Ile-de-France, s'est tenue le 15 novembre au Musée national de l'immigration.

Alors que le gouvernement a confié une mission concernant l'intégration à Aurélien Tache, député du Val-d'Oise, cette rencontre visait à confronter les politiques franco-allemandes, depuis l'accueil jusqu'à la formation professionnelle des réfugiés.

Enjeux politiques de l'apprentissage de la langue d'accueil

Les participants à la première ronde ont éclairé des différences notables : volumes de migrants accueillis, moyens financiers, exigences d'acquisition de niveau de langues (B1)... illustrant le défi relevé depuis 2015 par les pouvoirs publics allemands pour mettre en place au plus tôt un programme de formation d'apprentissage de la langue (600 heures) pour des réfugiés rapidement confrontés au marché du travail, avec un appui de bénévoles et d'associations aux côtés d'enseignants nombreux et formés à la prise en compte des traumatismes de ces publics.

En France, Mme Fontana, directrice de la Daaen, a rappelé le cadre du parcours d'intégration mis en place depuis 2016. Le volume des cours de langues pour atteindre les niveaux A1, A2 et B1 ont a été augmenté de 20 % depuis l'été 2017, atteignant respectivement 240,120 et 60 heures. D'autres modifications significatives sont en cours : doublement du volume d'heures de cours de français annoncé par le Président de la République, accélération de l'entrée en emploi des primo-arrivants dans le cadre de l'accord entre la DGEFP, l'Ofii et Pôle Emploi, développement du français à visée professionnelle en lien avec les secteurs qui recrutent.

M. Leschi, directeur de l'Ofii, a souligné que l'intégration est un processus long dont l'Ofii est le premier jalon, nécessitant une articulation avec la société civile et les bénévoles d'une part, les professionnels de l'apprentissage de la langue d'autre part. Des dispositifs pour les publics non lecteurs, non scripteurs, ne parlant pas le français, doivent être développés.

Démarches et outils pour l'apprentissage

Parmi les expériences présentées lors de la seconde table ronde, l'éclairage apporté par Mme Brenner, responsable de la formation professionnelle à Weiterbilding Service, sur la poursuite de cours d'allemand en lien avec un métier, éclaire le souci d'intégration sur le marché du travail d'une population migrante appelée à combler les difficultés de recrutement.

En conclusion, face aux enjeux pour les acteurs mobilisés dans l'accompagnement des réfugiés, Mme Thalgott, responsable du programme Politiques linguistiques au Conseil de l'Europe, a présenté la boite à outils à destination des "volontaires" qui oeuvrent au quotidien et assistent les professionnels en charge de l'enseignement des langues.

En savoir plus sur la boite à outils du Conseil de l'Europe

Christine Barret-Labre

Tags : apprentissage du français | réfugié | migrant