Alternance : le secteur de la cohésion sociale s’empare du dispositif

06 Avril 2022

Alternance : le secteur de la cohésion sociale s’empare du dispositif © Uniformation Une conférence en ligne organisée par l’Opco Uniformation, le 4 avril, lors de sa « première semaine de l’alternance », a permis de pointer les questions de mobilité, d’orientation, et de financement de l’alternance.

Une petite révolution depuis 3 ans. Le recours à l’alternance a doublé au sein des branches de l’Opco Uniformation, selon Catherine Gatti, sa présidente. Elle observe que le secteur de la cohésion sociale a développé les contrats d’apprentissage, s’est approprié le dispositif de la ProA et a continué de recourir aux contrats de professionnalisation.

Ce 4 avril, l’Opco Uniformation ouvrait sa première semaine de l’alternance, et proposait un « live teams » sur le bilan et les perspectives en la matière dans son périmètre. Il y avait réuni autour de lui une multiplicité de partenaires présents dans son écosystème, d’un CFA (Centre de formation des apprentis) à l’association nationale des apprentis de France (Anaf) en passant par une branche professionnelle, celle dite des employeurs du lien social et familial (Alisfa), ETC.

9 alternants sur 10 obtiennent la certification visée

Olivier Phelip, directeur général d’Uniformation, a mentionné les outils mis à la disposition des entreprises par l’Opco pour faciliter le recrutement d’alternants. A commencer par Alternance Connect, une plateforme qui cartographie l’offre de formation, avec une entrée métier et compétence. L’Opco propose aussi un simulateur de coûts, qui a séduit quelques-uns de ses confrères, qui vont l’utiliser. Aux côtés de ces accompagnements digitaux, l’Opco a créé les « vendredis de l’alternance », pour favoriser l’organisation de rendez-vous des entreprises avec les conseillers emploi et formation de leur territoire.

Accompagnement des alternants

En parallèle, l’accompagnement des alternants a lui aussi fait l’objet d’attentions particulières. Avec succès semble-t-il puisque plus de 9 alternants sur 10 (92 %) obtiennent la certification visée et le taux de rupture s’élève à seulement 4 %. Six mois après la fin du cursus, plus de 8 ex-apprentis sur 10 (83 %) font l’objet d’une insertion professionnelle.

Malgré tout, restent des enjeux à traiter, es points à améliorer. La preuve ? Seule une entreprise sur deux qui a recouru à un alternant dit ne pas avoir rencontré de problème majeur. Pour mieux appréhender les difficultés persistantes, une étude est d’ailleurs en cours pour étudier les raisons du non-recours à l’alternance par les entreprises qui ne se lancent pas dans l’aventure.

Mobilité, orientation : des freins encore importants

La mobilité peut représenter un frein important, a mentionné Aurélien Cadiou, président de l’Anaf, en indiquant que ce terme à ses yeux inclut tant les questions de transport que celles de l’hébergement. Il a invité l’Opco à se saisir de cette double problématique.

Autre point de consensus : la question de l’orientation. « Il nous reste du travail en matière de promotion de nos métiers et de nos secteurs pour renforcer l’attractivité et adresser la question de l’orientation », admet Olivier Phelip. Une thématique prise à bras-le-corps aussi par les CFA, à l’image de celui de l’éducation populaire. Son directeur, Bertrand Derouineau, a mentionné la création d’une prépa apprentissage par son établissement « pour consolider les contrats, limiter les ruptures, améliorer l’insertion ». Elle est lancée pour l’heure dans 6 départements.

Pour affronter ces enjeux, l’Opco souligne l’importance de nouer des partenariats avec la multiplicité des acteurs de son champ d’intervention. D’autant qu’une inquiétude a pu pointer, dans les propos de David Cluzeau, son vice-président, sur la pérennité des financements, une fois les aides exceptionnelles de l’Etat dédiées à l’alternance terminées.
 
Sophie Massieu (Centre inffo pour Défi métiers)
 
 

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