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Dans un rapport publié le 5 octobre, la Cour des comptes remet en cause les dispositifs d’insertion des jeunes, qui représentent une dépense totale de 10,5 milliards d'euros en 2015.
La Cour des comptes a examiné l’ensemble des politiques mises en œuvre pour les 15-25 ans entre 2010 et 2015, au niveau national et dans sept territoires. Au total, une vingtaine de dispositifs coexistent, ce qui rend le système d’aides « particulièrement complexe » avec un coût « élevé et croissant » et des résultats « qui ne sont à la mesure ni des objectifs affichés, ni des moyens mobilisés ».
Un budget national mal réparti
En 2015, le coût de l'ensemble des politiques déployées pour favoriser l’emploi des jeunes s’est élevé à 10,45 milliards d’euros, dont près de 6 milliards pour l’alternance et 2 milliards pour les contrats aidés.
L'accompagnement de longue durée, assuré par Pôle emploi et les missions locales, est jugé peu efficace. La sélectivité insuffisante des publics, la faible intensité de l’accompagnement proposé, et le contenu limité des formations, sont pointés du doigt. La Cour des comptes préconise d’accorder une moindre priorité aux contrats aidés, qui engendrent des effets d’aubaine dans les secteurs privés et publics, et pour lesquels seuls 23 % des anciens bénéficiaires déclarent avoir suivi la formation prévue dans le contrat.
Pour rendre ces politiques plus performantes, les Sages de la rue Cambon proposent de recourir davantage aux formes classiques d’alternance en redéployant les crédits budgétaires vers les dispositifs de « deuxième chance » (E2C), ou la « Garantie Jeunes » qui offre aux moins de 16 à 25 ans, peu ou pas diplômés, un parcours intensif de formation avec un bon taux de retour à l’emploi (49 %).
Un bilan plus positif en Ile-de-France
A l’heure où le chômage touche 24 % des jeunes actifs en métropole, l’Ile-de-France connaît une activité comparativement plus dynamique avec un taux de chômage des 16-25 ans de 21,4 %. Par ailleurs, 70 % des apprentis franciliens sont en emploi 7 mois après leur sortie de formation, dont 64 % en emploi durable.
Pour le dispositif ANI jeunes, le taux de sortie en emploi ou formation en Ile-de-France serait de 28 %. Au titre du parrainage, il est évalué à 60,3 %, et il atteindrait 40,6 % au titre de la Garantie jeunes. Le taux de sortie positive de l’E2C de Seine-Saint-Denis s’établirait quant à lui à 50 %.
Enfin, le rapport de la Cour des comptes salue l’initiative « la carte des compétences » de la région Ile-de-France. Développé avec l’Education nationale dans le cadre de la mise en place des plateformes de lutte contre le décrochage scolaire, ce référentiel permet d’évaluer efficacement les acquis et les besoins du jeune.
Consulter le rapport de la cour des comptes
En savoir plus sur la Carte des compétences du Conseil régional d'Ile-de-France
Jonathan Singaye
Tags : jeune | orientation | Cour des comptes | emploi | Conseil régional d'Ile-de-France