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Retour sur le séminaire de la Chambre syndicale des formateurs consultants (CSFC) d’Ile-de-France qui s'est tenu le 12 avril dernier à Paris.
Avec la transformation des métiers, l’anticipation des besoins en compétences devient stratégique pour les organisations. Une tendance qui ouvre de nouvelles perspectives aux acteurs de la formation et sur laquelle entend se positionner la Chambre syndicale des formateurs consultants (CSFC) d’Ile-de-France qui organisait, le 12 avril, un séminaire réunissant des professionnels de l’accompagnement.
« En tant que formateurs consultants, nous devons collectivement occuper une place plus large dans la chaîne de valeurs de l’accompagnement des compétences », estime Jacques Faubert, président de la CSFC Ile-de-France.
Selon Morad Ben Mezian, de France Stratégie, qui intervenait lors de ce séminaire, seulement 15 % des entreprises ont aujourd’hui une véritable politique de gestion et de développement des compétences. Or pour qu’une formation professionnelle soit véritablement utile, il faut anticiper les compétences qui seront nécessaires à l’activité de l’entreprise et évaluer l’écart avec l’existant. C’est dans ces conditions que la formation professionnelle prend tout son sens et peut devenir « la clé de l’adaptation aux mutations et la clé de la compétitivité », comme l’envisage Jean-Jacques Nay, de la direction générale des entreprises (DGE) au ministère de l’Économie et des Finances.
Enjeux de compétitivité
Sur le terrain, de nombreux acteurs investissent le créneau de l’accompagnement. C’est le cas des Opca. Agefos-PME a par exemple mis en place une offre de services baptisée Smart PME destinée à aider les dirigeants à adapter leur organisation et les compétences de leurs équipes aux enjeux du digital. De son côté, Actalians a construit un outil logiciel pour accompagner les professions libérales et les TPE à bâtir un plan de formation adapté aux besoins de leurs collaborateurs.
Ces offres de services n’excluent pas l’intervention d’indépendants tels que les formateurs consultants. A condition de trouver la bonne approche. Avec un discours centré sur le développement des compétences, il est compliqué de convaincre un dirigeant d’entreprise, selon Morad Ben Mezian. La porte d’entrée doit selon lui, être « le développement économique et la compétitivité », enjeux auxquels peuvent être rattachés ensuite la question des compétences.
Aide aux managers
La profession des consultants formateurs entend aussi être au service des managers, une population qui se situe en première ligne dès lors qu’il s’agit d’évaluer les compétences des équipes et d’identifier les besoins futurs. « Aider ceux qui accompagnent les salariés », autrement dit « devenir méta-accompagnateurs », selon Jacques Faubert.
Pour Patrice Guézou, de CCI Paris Ile-de-France, qui fournit un appui en ressources humaines aux entreprises, les acteurs de l’accompagnement ont aussi un rôle à jouer en matière de conduite du changement en amont de la gestion des compétences. Sans compter le conseil et l’orientation des salariés, un champ qui sera structuré par appel d’offres dans le cadre de la réforme de la formation, mais sur lequel les CCI comptent se positionner à l’avenir.
Dans ce contexte qui encourage la création de « nouvelles formes d’accompagnement », la CSFC d’Ile-de-France entend être force de propositions. Après ce séminaire, l’organisation prévoit de réunir de manière régulière les professionnels de l’accompagnement et de porter ce mouvement à travers un « institut d’études et de recherche » afin de débattre des transformations du métier et de mieux les anticiper.
Estelle Durand (Centre Inffo pour Défi métiers)